Dictionnaires et conjugaison sur iPad

J’avais dans mon ancien bureau un gros dictionnaire dont j’ai dû me servir à peine 2 ou 3 fois en deux années de travail avec mes patients.

Ne vous méprenez pas, j’adore le dictionnaire, j’avais même entrepris de l’apprendre par cœur lors de mes révisions pour le concours d’orthophonie (enfin bon je ne suis même pas arrivée à la fin de la lettre a), mais en séance de rééducation je ne trouve pas que le dictionnaire soit un outil « pratique ».

Les patients ont un tel vécu négatif autour de cet outil qu’il soupirent dès qu’ils l’aperçoivent, et il faut bien reconnaître que chez eux cela fait belle lurette que Google a replacé le dico, pour le meilleur comme pour le pire.

Et puis si on passe 10 minutes à chaque séance à chercher un mot dans le dictionnaire il ne reste plus beaucoup de temps pour faire l’exercice que l’on souhaitait faire faire, et le patient est tellement épuisé par la recherche qu’il ne retient même pas la réponse à sa question.

Mes solutions à l’époque étaient donc de chercher une image sur Google images, ou de donner moi-même l’orthographe du mot… mais ni l’une ni l’autre ne sont très satisfaisantes. La première car il y a beaucoup de « déchets », voire d’images pornos (il est très important de toujours tourner l’écran vers soi lorsque l’on fait une recherche sur Google Images), la seconde car le patient est très passif.

Vous me voyez donc arriver avec mes gros sabots, ou plutôt avec mon iPad, qui se trouve être un support génial pour ce genre de recherches.

Selon la demande du patient, je lui propose l’une des 4 applications que je vais vous présenter :

Wikipanion de Robert Chin (gratuit)

Si je recherche une image d’illustration, et un petit texte de présentation. Attention cette application a besoin d’un accès à internet puisqu’il s’agit d’une interface iPad pour le site Wikipedia. De même les informations étant issues de Wikipedia qui est une encyclopédie collaborative, n’importe qui peut avoir rédigé l’article et vous ne pouvez pas être sûr à 100% de sa pertinence (même si pour les mots recherchés en séance il ne devrait pas y avoir trop de soucis).

Larousse Français (4,99€)

Si j’ai besoin de chercher l’orthographe d’un mot, ou si je veux connaitre sa nature grammaticale, c’est l’application la plus simple tout en étant une référence. Comme vous pouvez le voir, le design est très épuré mais cela a du bon notamment lorsque l’on se trouve face à un patient qui a tendance à s’éparpiller un peu.

Dictionnaire illustré de Larousse (6,99€)

Pour les mêmes usages que l’application précédente,  mais l’application posséde d’autres parties en plus de la partie dictionnaire : atlas, biographies, thésaurus, proverbes et locutions, chronologie et galerie d’images.

Une fois que l’on a cherché un mot dans la partie dictionnaire de petits onglets apparaissent en bas de page, permettant de trouver des expressions reliées à ce mot, des synonymes, des homonymes, des difficultés particulières au niveau de l’orthographe et un onglet conjugaison qui n’est bien entendu actif que pour les verbes.

« La Conjugaison » de Anuman (0,79€)

Pour la conjugaison justement je possède une application très simple basée sur les livres édités par Bordas.

Cette application propose les conjugaisons de tous les verbes du français ou presque, et est rapide d’accès (je trouve plus rapide d’utiliser une application « spéciale conjugaison » que de passer par la définition du Larousse illustré, lequel vous donnera cependant les mêmes informations)

Au final ces 4 applications sont complémentaires mais les informations se recoupent aussi parfois.

S’il ne fallait en garder qu’une seule je vous conseillerais le Larousse Illustré, mais il est vrai que c’est également la plus chère. Au passage je tenais à signaler que je n’ai payé aucune de ces applications mais que je les ai récupérées au fur et à mesure d’opérations promotionnelles des éditeurs.

Et vous ? Seriez-vous prêt à abandonner votre dictionnaire papier pour une application ? N’hésitez pas à donner votre avis dans les commentaires !

Mémory sur tablette

Avant de posséder un iPad je parcourais souvent les vide-greniers à la recherche de jeux divers pour enfants, et notamment des jeux de mémory. D’ailleurs vous aurez peut-être remarqué que j’aime bien utiliser des jeux « basiques » mais qui peuvent être détournés de nombreuses façons en orthophonie.

Alors le mémory, comment dire… c’est un super jeu plein de possibilités mais avec certains enfants ça peut vite devenir lassant tellement les préparatifs sont longs…

D’abord il faut sélectionner les paires d’images que l’on va utiliser (et là on prie pour avoir bien rangé le jeu la dernière fois, sinon il faut encore reconstituer les paires… ce qui peut être un bon exercice pour le patient cela dit), ensuite il faut placer les paires sur la table, de manière à former une grille avec des lignes et des colonnes à peu près alignées (et le patient veut toujours le faire lui-même…humm), et enfin seulement on peut jouer (rahh zut, le patient vient de replacer la carte au mauvais endroit… mais elle était où déjà ?).

Avec les jeux de mémory sur l’ipad tous ces problèmes ne se posent pas, et cela permet de démarrer une partie en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

Il existe sur l’AppStore de nombreux jeux de mémory, j’ai donc choisi aujourd’hui de vous parler de celui que j’utilise le plus : Preschool Memory Match de Darren Murtha Design.

Les point positifs

  • possibilité de choisir le thème du mémory parmi 5 thèmes (voir possibilité de mélanger plusieurs thèmes),
  • différents niveaux (easy : 12 cartes, medium : 20 cartes, hard : 30 cartes et super duper hard : 100 cartes)
  • les cartes retournées restent affichées jusqu’à ce que le joueur suivant commence à jouer
  • lorsqu’une paire est trouvée son image s’affiche en grand sur l’écran pendant plusieurs secondes
  • jolies illustrations,
  • interface « neutre » pouvant être utilisée aussi bien avec des enfants qu’avec des adultes.

Les points négatifs

  • pas de mode « deux joueurs », il faut donc compter les points autrement,
  • application en anglais (elle permet d’afficher le mot écrit ou de l’entendre mais cela perd de son intérêt du coup),
  • certains images représentent des items trop peu courants (notamment dans les instruments de musique, et dans les animaux), d’autres sont trop connotés « US ».

Comment je l’utilise avec mes patients ?

pour travailler la mémoire visuelle

pour travailler le lexique : dans un champ sémantique particulier, je demande tout simplement de dénommer les images retournées

pour travailler les termes de topologie : le patient doit verbaliser soit l’emplacement des cartes retournées, soit l’emplacement où il pense que se trouve la deuxième carte d’une paire.

pour travailler la planification et la mise en place d’une stratégie de recherche et de mémorisation

Et vous ? Utilisez-vous des jeux de mémory en rééducation ?
Pour ceux qui possèdent un iPad avez-vous trouvé d’autres applications de mémory intéressantes ?

Recherche de différences

L’an dernier, j’ai investi dans un ipad pour mon cabinet. J’en suis encore à expérimenter ses différentes possibilités mais toutes les semaines de nouvelles applications intéressantes sortent sur l’Apple Store.

Ce que je peux vous dire c’est que c’est un outil que j’utilise quasiment au quotidien, avec toutes sortes de patients, des touts-petits jusqu’aux personnes atteintes de maladies neurodégénératives.

(note pour mes lecteurs : je sais qu’il existe des tablettes d’autres marques, mais je ne les ai jamais utilisées, et je ne souhaite parler que de ce que je connais et que j’utilise vraiment).

Aujourd’hui c’est justement d’une application pour adultes dont je voulais vous parler. Et il s’agit tout simplement d’une application de recherche de différences dans des photos.

Je suppose que l’on peut acheter des livres pour faire ça, l’inconvénient étant bien entendu le prix, et l’encombrement (oui, j’ai un tout petit bureau).

On peut également créer ses propres images à partir de photos personnelles ou libres de droit, et en utilisant un logiciel de retouche (comme Gimp par exemple). Le souci c’est que ça prend du temps, et ensuite il faut trouver un mode de présentation, et soit les afficher sur un écran (gare aux traces de doigts), soit les imprimer (mais ça finit par coûter cher en cartouches d’encre).

Bref, l’an dernier je voulais travailler les capacités de discrimination visuelle avec l’un de mes patients cérébrolésés et je n’ai rien trouvé qui fasse l’affaire parmi le matériel que je possédais (images trop enfantines). J’ai fini par utiliser un jeu en ligne sur ce site et j’avoue que ça a fait l’affaire. Le principal inconvénient pour moi étant l’environnement visuel du jeu, beaucoup trop chargé.

J’ai depuis découvert une application ipad qui correspond à ce que je cherche : Find Photo Difference de Lucky Lee Studio (la version gratuite est largement suffisante à mon goût).

Ses avantages

  • interface tactile, le patient n’a qu’à toucher du doigt la différence pour la sélectionner,
  • matériel composé de vraies photos qui peut donc être utilisé avec tous les publics,
  • bonne qualité d’images,
  • recherche d’image chronométrée, avec possibilité d’obtenir du temps supplémentaire si besoin,
  • obtention d’une pénalité si l’on clique quelque part où il n’y a pas de différence (temps en moins),
  • possibilité de choisir l’image sur laquelle on veut travailler.

Ses inconvénients

  • pas de niveaux : certaines images ont 5 différences, d’autres seulement 3 mais ce sont généralement des différences assez fines,
  • précision de l’endroit où cliquer, ce qui entraîne des « fausses pénalités »,
  • application très sensible donc le moindre effleurement de l’écran entraîne un faux clic,
  • pas de possibilité d’arrêter le défilement du temps pour observer les images à loisir.

Comment je l’utilise avec mes patients ?

(je reste toujours à côté pour contrer les effets « faux clics » dont je parlais plus haut)

Pour travailler le lexique dans un champ lexical particulier : je laisse le patient jouer mais je lui demande de verbaliser ce qu’il voit, ainsi que les différences qu’il trouve. On peut préparer au préalable une liste de mots utiles (exemple : tige, pétale, feuille, branche, insecte).

Pour travailler l’orientation et le vocabulaire spatial : je laisse le patient jouer mais je lui demande de verbaliser l’emplacement où se trouve la différence dans l’image (en haut à gauche, au milieu, derrière tel ou tel objet…)

Pour travailler la discrimination visuelle : je laisse le patient jouer, il n’a pas forcément besoin de verbaliser ce qu’il voit, tant qu’il trouve les différences.

Pour travailler le balayage visuel et/ou la fixation : je demande au patient d’analyser l’image en la regardant « ligne par ligne » ou « colonne par colonne ». Je lui impose donc un mode de recherche. (note pour les orthoptistes : je ne cherche pas à vous piquer votre boulot, je suis la première à envoyer mes patients en bilan si je suspecte un trouble neurovisuel. Mais parfois ce n’est pas possible pour le patient/sa famille ou alors les troubles ne sont pas assez importants pour nécessiter une prise en charge spécifique).

Et vous ? Utilisez-vous les recherches de différences avec vos patients ? Dans quel objectif ? Trouvez-vous que l’aspect numérique apporte un plus pour ce genre de travail ?