Je schtroumpferai ce schtroumpf!

C’est vrai quoi, ils ont quoi tous ces schtroumpfs à se schtroumpfer comme ça ? Il va falloir vraiment chercher pour les trouver !

Et pour entrainer nos patients à la discrimination visuelle, je vous proposer aujourd’hui deux applications iOs :

« Cache Cache » de Chocolapps, et « Smurfs Hide & Seek with Brainy » de Zuuka (Smurf étant la traduction anglophone de Schtroumpf).

Ces deux applications fonctionnent à peu près de la même manière : une image chargée en détails est proposée à l’écran, et il s’agit de retrouver successivement plusieurs éléments dans cette image.

Cache Cache (2,69€)

Cache Cache - Chercher et trouver les objets cachés - Chocolapps SAS

Dans la première application il s’agit tout d’abord de trouver 7 éléments, les éléments étant strictement identiques aux modèles proposés (forme, orientation, détails).

Puis pour chaque image il existe un second niveau plus complexe dans lequel il faut trouver des étoiles (j’ai zoomé pour que vous puissiez en apercevoir une)

A noter qu’il est indispensable de terminer les 2 niveaux avant de pouvoir recommencer un tableau. De même, les différents tableaux (12 en tout) sont débloqués au fur et à mesure.

Smurfs Hide & Seek with Brainy (1,79€)

The Smurfs Hide & Seek with Brainy - zuuka! GmbH

La seconde application est en anglais mais je trouve que cela n’est pas problématique dans le sens où toutes les consignes sont accompagnées par des images.

Ici encore il s’agit de trouver des éléments de détails dans l’image mais l’exercice est un peu plus complexe car si on demande de trouver le schtroumpf à lunettes, il peut être dans n’importe quelle position.

De la même manière il peut être demandé de trouver plusieurs éléments similaires (comme des crabes ) et les éléments peuvent au final être très différents les uns des autres (ex : 2 crabes « animaux » (dont un seul visible ici) et un motif de crabe sur une serviette de plage).

Dans les options il est possible de couper le son, de remettre le jeu à zéro (pour le tableau en cours ou pour tous les tableaux du jeu) ou encore de se faire aider pour un élément (3 aides maximum par tableau).

A noter qu’il existe deux autres versions « Smurfs Hide & Seek with Baby » (1,79€) et « Smurfs Hide & Seek with Hefty » (1,79€) contenant chacune 12 nouveaux tableaux.

Comment je les utilise en rééducation ?

  • Avec des patients présentant un défaut d’exploration visuelle : je leur propose tout simplement de trouver les éléments dans les images. L’avantage du jeu sur tablette par rapport à un support papier c’est que l’on peut zoomer pour voir les détails.
  • Avec des patients présentant un retard de langage : je leur fais décrire la scène, et je leur demande de décrire l’objet ou le personnage à trouver. Pour travailler le lexique topologique on peut également leur faire décrire l’endroit où se trouvait l’élément recherché.
  • Avec des patients qui n’aiment pas beaucoup écrire : idem que plus haut, mais par écrit. La récompense ensuite c’est de faire le jeu.

Et vous ? Connaissez-vous d’autres applications de ce genre (iOS ou Android) ? Auriez-vous d’autres idées d’utilisation en rééducation orthophonique ?

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Letter Reflex

Il y a quelques temps, Declic Kids a parlé dans sa revue des applications gratuites ou en promo d’une application nommée Letter Reflex. Elle m’a aussi interpellée sur Twitter pour savoir ce que j’en pensais.

Comme j’étais en vacances je n’ai pas pu récupérer l’application en promo (dommage) mais le principe m’a assez interpellée pour que je décide de l’acheter.

L’application LetterReflex est donc éditée par BinaryLabs et est disponible uniquement en anglais. Elle coûte 2,39€ et une version « multi-utilisateurs » est disponible en achat « in-app » (attention cela ne fonctionne pas chez moi)

Elle est composée de 2 jeux : « Tilt it » et « Flip it ». Le principe est d’utiliser des techniques kinesthésiques pour amener les enfants à distinguer la droite de la gauche, et y associer les lettres correspondantes.

Tilt it

   

Le nom d’une lettre est donné à l’oral au joueur (en anglais) qui doit orienter sa tablette (prise en compte du gyroscope de l’iPad) pour faire rouler une bille jusqu’au trou correspondant à cette lettre. Le niveau de difficulté augmente au fur et à mesure, avec notamment la disparition des barres verticales pour ne garder que les ronds, l’augmentation du nombre de trous « pièges », et l’augmentation de la complexité de la consigne (nombre de lettres à trouver successivement).

Flip it

   

Le joueur doit faire glisser son doigt sur les lettres (ou les mots) pour les faire tourner selon un axe de symétrie horizontal ou vertical (selon le geste qu’il effectue). L’objectif est de transformer toutes les lettres jusqu’à ce qu’elles correspondent à la lettre cible.

Tout cela sera bien entendu plus simple à comprendre avec une vidéo (en anglais) :

Les +

  • application qui utilise les fonctionnalités de la tablette pour créer une activité novatrice,
  • les niveaux de difficultés sont très paramétrables (dans le menu réglage de l’iPad)
  • très ludique, les patients en redemande

Les –

  • application entièrement en anglais, qui pourrait cependant facilement être traduite,
  • pas de référence pour retrouver les articles scientifiques qui ont visiblement inspiré les auteurs,
  • achat « in-app » qui ne fonctionne pas, et donc pas de possibilité de tester le mode multi-utilisateurs,
  • dans le rapport de « tilt it », il y a un pourcentage de précision mais sont comptées comme erreurs aussi bien les trous non associés à une lettre, que les trous associés à une autre lettre que celle demandée.

Comment je l’utilise en rééducation ?

Il n’existe pas vraiment d’usage différent de cette application en orthophonie par rapport à un usage « grand public ».
L’objectif thérapeutique visé est clairement la discrimination visuelle des lettres b/d/p/q et u/n, et l’utilisation de cette application va donc venir en supplément de tout le travail thérapeutique que l’on peut déjà effectuer dans cet objectif.
Les deux patients avec lesquels j’ai testé l’application ont apprécié le jeu, sachant que j’effectuais la traduction en français en simultané. Je ne sais pas vraiment si l’utilisation de cette application les aura fait progresser mais en tout cas elle m’a permis de varier les exercices que je leur propose.

Et vous ? Qu’en pensez-vous ? Seriez-vous prêts à investir plus de 2€ dans une telle application ?
Trouvez-vous que le concept du renforcement kinesthésique soit intéressant ? Connaissez-vous des études qui en parle ?

Recherche de différences

L’an dernier, j’ai investi dans un ipad pour mon cabinet. J’en suis encore à expérimenter ses différentes possibilités mais toutes les semaines de nouvelles applications intéressantes sortent sur l’Apple Store.

Ce que je peux vous dire c’est que c’est un outil que j’utilise quasiment au quotidien, avec toutes sortes de patients, des touts-petits jusqu’aux personnes atteintes de maladies neurodégénératives.

(note pour mes lecteurs : je sais qu’il existe des tablettes d’autres marques, mais je ne les ai jamais utilisées, et je ne souhaite parler que de ce que je connais et que j’utilise vraiment).

Aujourd’hui c’est justement d’une application pour adultes dont je voulais vous parler. Et il s’agit tout simplement d’une application de recherche de différences dans des photos.

Je suppose que l’on peut acheter des livres pour faire ça, l’inconvénient étant bien entendu le prix, et l’encombrement (oui, j’ai un tout petit bureau).

On peut également créer ses propres images à partir de photos personnelles ou libres de droit, et en utilisant un logiciel de retouche (comme Gimp par exemple). Le souci c’est que ça prend du temps, et ensuite il faut trouver un mode de présentation, et soit les afficher sur un écran (gare aux traces de doigts), soit les imprimer (mais ça finit par coûter cher en cartouches d’encre).

Bref, l’an dernier je voulais travailler les capacités de discrimination visuelle avec l’un de mes patients cérébrolésés et je n’ai rien trouvé qui fasse l’affaire parmi le matériel que je possédais (images trop enfantines). J’ai fini par utiliser un jeu en ligne sur ce site et j’avoue que ça a fait l’affaire. Le principal inconvénient pour moi étant l’environnement visuel du jeu, beaucoup trop chargé.

J’ai depuis découvert une application ipad qui correspond à ce que je cherche : Find Photo Difference de Lucky Lee Studio (la version gratuite est largement suffisante à mon goût).

Ses avantages

  • interface tactile, le patient n’a qu’à toucher du doigt la différence pour la sélectionner,
  • matériel composé de vraies photos qui peut donc être utilisé avec tous les publics,
  • bonne qualité d’images,
  • recherche d’image chronométrée, avec possibilité d’obtenir du temps supplémentaire si besoin,
  • obtention d’une pénalité si l’on clique quelque part où il n’y a pas de différence (temps en moins),
  • possibilité de choisir l’image sur laquelle on veut travailler.

Ses inconvénients

  • pas de niveaux : certaines images ont 5 différences, d’autres seulement 3 mais ce sont généralement des différences assez fines,
  • précision de l’endroit où cliquer, ce qui entraîne des « fausses pénalités »,
  • application très sensible donc le moindre effleurement de l’écran entraîne un faux clic,
  • pas de possibilité d’arrêter le défilement du temps pour observer les images à loisir.

Comment je l’utilise avec mes patients ?

(je reste toujours à côté pour contrer les effets « faux clics » dont je parlais plus haut)

Pour travailler le lexique dans un champ lexical particulier : je laisse le patient jouer mais je lui demande de verbaliser ce qu’il voit, ainsi que les différences qu’il trouve. On peut préparer au préalable une liste de mots utiles (exemple : tige, pétale, feuille, branche, insecte).

Pour travailler l’orientation et le vocabulaire spatial : je laisse le patient jouer mais je lui demande de verbaliser l’emplacement où se trouve la différence dans l’image (en haut à gauche, au milieu, derrière tel ou tel objet…)

Pour travailler la discrimination visuelle : je laisse le patient jouer, il n’a pas forcément besoin de verbaliser ce qu’il voit, tant qu’il trouve les différences.

Pour travailler le balayage visuel et/ou la fixation : je demande au patient d’analyser l’image en la regardant « ligne par ligne » ou « colonne par colonne ». Je lui impose donc un mode de recherche. (note pour les orthoptistes : je ne cherche pas à vous piquer votre boulot, je suis la première à envoyer mes patients en bilan si je suspecte un trouble neurovisuel. Mais parfois ce n’est pas possible pour le patient/sa famille ou alors les troubles ne sont pas assez importants pour nécessiter une prise en charge spécifique).

Et vous ? Utilisez-vous les recherches de différences avec vos patients ? Dans quel objectif ? Trouvez-vous que l’aspect numérique apporte un plus pour ce genre de travail ?