Synthèse du colloque « Enfants Mut@ants »

Le colloque « Enfants Mut@nts, révolution numérique et variations de l’enfance » s’est déroulé à Paris du 17 au 19 octobre 2013.

J’avais très hâte d’assister à ces journées de conférences organisées par l’APPEA (Association francophone de Psychologie et Psychopathologie de l’Enfant et l’Adolescent) car le thème me semblait vraiment porteur.

Les 3 jours ont en effet été très riches et je vais tenter de vous en proposer une synthèse ici, vue au travers de mon prisme d’orthophoniste trentenaire.

Génération X, Y et Z

Commençons donc si vous le voulez bien par évoquer les différentes générations : générations X, génération Y, génération Z, digital natives… Ces termes ont été évoqués à plusieurs reprises durant le colloque, et font plutôt débat.

On aurait ainsi tendance à donner des définitions associées à des classes d’âge, en situant par exemple la génération X au-dessus de 30 ans et la génération Y juste en dessous mais en réalité tout le monde s’accorde à dire qu’il y a de grandes disparités entre les individus, y compris au sein d’une même classe d’âge.

Pour ce qui est de la génération Z, ou « digital native » plusieurs intervenants nous ont alertés sur les dangers inhérents à ce terme. Gare au « syndrome d’Obélix » nous dit Pascal Plantard : ce n’est pas parce qu’ils ont été plongés dedans dès leur plus jeune enfance que l’on n’a rien besoin de leur enseigner.

Benoit Thieulin a aussi rappelé que l’on utilise encore parfois l’expression « fracture numérique », or ce terme qui a plus d’une dizaine d’années fait surtout référence à des différences en terme d’équipement informatique, alors que le principal schisme aujourd’hui concerne l’appropriation des techniques.

Le développement du cerveau

Des études contradictoires nous ont aussi été présentées en ce qui concerne les effets des écrans sur le développement du cerveau. On peut constater que ces éventuels « mutations » sont très controversées parmi les chercheurs présents, avec les radicaux anti-écran d’un côté, les plus positifs voyant les écrans comme un nouvel outil de communication, prolongement de la pensée humaine ; en passant par les modérés (comme Serge Tisseron), partisans d’une utilisation contrôlée et parcimonieuse des écrans au long du développement.

Ce que j’en ai retenu c’est que le cerveau des jeunes enfants commence par se développer en lien avec tout ce qui est de l’ordre du tactile. Pas de quoi s’extasier devant un bébé qui maitrise rapidement l’utilisation d’une télécommande ou d’une tablette nous dit Sophie Jehel, c’est le point fort de son cerveau.

Nous avons aussi beaucoup parlé des différentes formes d’intelligences. Ont principalement été opposées les notions d’intelligence cristallisée (littéraire, séquentielle, lente et profonde) et d’intelligence fluide (numérique, simultanée, rapide et multitâche). Cela correspond à des styles cognitifs différents. On ne fonctionne pas en stades de développement mais on opère des choix stratégiques différents selon les moments. D’ailleurs selon Olivier Houdé si les jeunes arrivent à jongler entre ces deux formes d’intelligence ils feront des merveilles.

Des usages particuliers différents

Les usages numériques des adolescents sont parfois différents des nôtres mais ils sont en phase à la fois avec la structure commerciale du web et avec l’évolution sociétale (Sophie Jehel). C’est à dire qu’ils sont justement sensibles par nature à ce qui fait l’essence même du web : prégnance des images sur l’écrit, simplicité d’utilisation, affectivité et personnalisation…

Par contre ils ne savent pas forcément se servir des différents outils disponibles sur le web, « ils utilisent Facebook pour tout ».

Pascal Plantard nous a également décrit trois notions importantes au niveau des usages numériques d’une manière générale : le braconnage, le bricolage et le butinage.

On a besoin d’évaluations scientifiques

Actuellement les débats sur le numérique sont plus idéologiques que scientifiques, comme le rappelait Elena Pasquinelli lors de sa présentation (et d’ailleurs cela s’est globalement ressenti tout au long du colloque). Or nous avons besoin d’évaluations pour avancer.
Philippe Breton nous a exposé 3 raisons pour lesquelles nous n’arrivons pas à nous lancer dans l’évaluation actuellement : le présentisme, le déterminisme technique et l’approche utopique de la communication.

Benoit Thieulin, le président du Conseil National du Numérique, insistait aussi sur le fait que les deux domaines les plus en retard sur la question du numérique sont la santé et l’éducation, alors que selon lui ce sont des domaines dans lesquels le numérique a de l’avenir.

Alors quelles conséquences pour l’éducation ?

Le monde numérique dans lequel nous vivons génère des changements majeurs dans la manière dont les jeunes appréhendent les apprentissages. La connaissance est maintenant externalisée, toutes les informations peuvent se trouver sur internet. Il n’est d’ailleurs plus temps de se demander si cette évolution va avoir lieu ni comment elle aura lieu. Maintenant il faut que les enseignants s’adaptent à ce nouveau mode de pensée.

Ceci passe par des changements dans les manières d’enseigner. Il n’est plus possible de se présenter comme des détenteurs d’un savoir dans une relation verticale. Désormais il faut plutôt accompagner les jeunes dans leurs apprentissages. Le terme de compagnonnage a même été évoqué durant le colloque. Il s’agit d’apprendre aux jeunes à s’adapter à l’incertitude du monde plutôt que de leur faire engranger de nouvelles connaissances.

On entend parfois des enseignants se plaindre de leurs étudiants/élèves qui rendent des devoirs tous identiques copiés-collés de Wikipédia. Quelle solution alors ? Changer de modèle d’enseignement et d’évaluation des connaissances, par exemple en pratiquant la classe inversée.

Selon Benoît Virole apprendre comment on se sert des accès à la connaissance sur le web devrait être la visée de l’école.

Et quelles conséquences pour le soin ?

Selon Patrice Huerre il est important pour les thérapeutes de prendre en compte  la relation du patient aux outils numériques dans l’analyse clinique.

Il est d’ailleurs aussi inquiétant d’entendre un ado affirmer être « anti-numérique » que de se rendre compte qu’il a une addiction aux jeux vidéos.

En tant que soignants nous ne pouvons plus non plus nous comporter comme seuls détenteurs du savoir.

Certains patients vont arriver avec une idée de diagnostic parce qu’ils se seront renseignés sur internet avant de venir. Il est important d’accueillir cela et de ne pas nous sentir agressé en tant que soignant par cette attitude. Au contraire, il nous faut rebondir sur cette occasion, et demander par exemple plutôt au patient/parent quelle a été sa démarche de recherche (mots-clés ou phrase tapée dans le moteur de recherche), sur quel site il a trouvé les informations, pourquoi il s’est informé dans ce sens, etc… Déjà cela peut être intéressant pour nous (enrichissement de nos propres connaissances sur le sujet) mais cela nous renseigne également énormément sur le mode de fonctionnement du patient/parent.

Quel type d’écran et à quel âge ?

Lors de ce colloque un point qui est revenu régulièrement est la nécessité d’aider les enfants à s’autoréguler face aux écrans.

Pour aider les parents et les éducateurs dans cet accompagnement la règle du 3-6-9-12 est proposée par certains professionnels dont Serge Tisseron :

  • pas de télé avant 3 ans,
  • pas de console de jeu individuelle avant 6 ans
  • pas d’Internet seul avant 9 ans
  • pas de réseaux sociaux avant 12 ans.

Ma veille sur le sujet m’avait bien entendu amenée à entendre parler de ces règles il y a déjà plusieurs mois mais je n’étais pas allée lire en détails l’argumentation de Serge Tisseron. Cette fois-ci je l’ai écouté attentivement et il m’a convaincue ! Le cadre qu’il propose n’est pas figé contrairement à ce que je croyais et surtout il permet d’avoir des repères. L’intérêt de ce programme, c’est la préservation de la notion de « temporalité », facilement absente avec les écrans, qui est suivie et préservée.

Elena Pasquinelli disait par ailleurs qu’il est normal que les enfants soient attirés par les écrans : c’est comme du sucre pour le cerveau ! De la même manière que nous restreignons leur consommation de bonbons et gâteaux pour leur santé il faut en faire de même pour leur consommation d’écrans.

Enfin cette dernière nous a présenté un projet pédagogique de « La Main à la Pâte » sur les écrans, le cerveau et l’enfant. Nathalie de DeclicKids en avait fait un article très intéressant sur son site il y a déjà quelques mois que je vous encourage à lire si vous êtes enseignant du primaire.

Conclusions pour ma pratique orthophonique

Voici en vrac quelques conclusions pour ma pratique quotidienne de l’orthophonie et pour mon implication personnelle dans le développement du numérique :

  1. Il est vraiment important que je prenne le temps d’afficher dans ma salle d’attente le poster 3-6-9-12. Cela permettra d’entamer le débat sur les écrans avec certains parents.
  2. Je vais systématiquement poser la question du rapport aux écrans lors de mes bilans initiaux.
  3. Même si je propose déjà du travail sur écrans (tablette et/ou ordinateur) à quasiment tous mes patients quel que soit leur âge, je suis plus armée maintenant pour justifier mes choix auprès des parents ou collègues réfractaires. Je sais aussi que j’allais dans la bonne direction dans le sens où ce n’est absolument pas un outil exclusif dans ma pratique, que c’est toujours un usage accompagné, et que mes patients manipulent beaucoup « en vrai » à côté de ce qu’ils font sur la tablette.
  4. Il me semble évident qu’en tant que thérapeutes de la communication nous avons un rôle à jouer pour accompagner certains patients ados dans la gestion de leur identité numérique, et de leur comportement sur internet d’une manière générale. Pour moi cela concerne au moins tous les patients souffrant de troubles de la pragmatique et de troubles envahissants du développement.
  5. Finalement nous modélisons pour les parents des temps de lecture avec leur enfant, des temps de jeu partagé (lotos, memorys, jeux de l’oie), pourquoi ne modéliserions-nous pas également des temps de jeu partagé sur la tablette ou l’ordinateur ? Après tout cela fait partie de leur quotidien, et après les fêtes de fin d’année le nombre de foyers équipés en tablette devrait encore augmenter. Certains parents ont besoin d’aide pour accompagner leur enfant, pour apprendre à jouer avec eux, et si cela passe par le biais d’une tablette pourquoi pas ? Pour les enfants la tablette est surtout intéressante dans le cadre d’un usage partagé avec le parent, et pas dans le « travail individuel ». Il ne faut pas que chacun oublie son rôle, le numérique ne fera pas tout.
  6. Grâce à ce colloque je reste convaincue que mon envie/ma place dans le monde de l’orthophonie tourne autour de la question du numérique. Que ce soit dans l’accompagnement de mes collègues à l’appropriation de ces outils (dédiabolisation, démystification, aide technique…) ou dans leur introduction auprès de notre patientèle. Je suis très contente également de m’être lancée dans l’encadrement d’un mémoire d’orthophonie portant sur le numérique car je suis parfaitement d’accord avec Philippe Breton: nous manquons toujours de données et d’évaluations dans le domaine et il est grand temps de se bouger pour que cela change !

Pour aller plus loin

Voilà il y aurait encore de nombreuses choses à dire sur ce colloque mais je pense que je vais m’en tenir là.

Et vous ? Vous étiez au colloque et vous aviez noté d’autres choses importantes ? Vous avez des choses à rajouter ? Un avis sur la question ?

Vous n’y étiez pas et il y a des points que vous voulez que je développe ? N’hésitez pas à vous emparer des commentaires sur ce blog qui se veut aussi un espace de dialogue !

Par ailleurs pour ceux qui veulent (re)lire les tweets publiés lors du colloque vous trouverez le storify (c’est à dire la liste) ici : sfy.co/rGOs . Le mot-clé qui avait été choisi était #emutants .

Vous pouvez également (re)voir les conférences de Serge Tisseron et Serge Soudouplatoff sur internet grâce à la Maif qui était partenaire de l’événement.

Enfin un grand merci à Emilie Lacroix, neuropsychologue belge et coordinatrice du centre thérapeutique Innova Square qui était également présente au colloque et qui a accepté de relire cette synthèse avant publication !

Vu sur le web – 1

Bonjour à tous,

J’espère que votre rentrée s’est bien passée et que vous avez résolu le casse-tête de votre nouvel emploi du temps !

Pour fêter la reprise je vous propose une nouvelle catégorie sur le blog : une sélection (irrégulière) de ce que j’ai vu de plus intéressant sur le web ces derniers temps. Le tout en lien avec l’orthophonie et/ou les nouvelles technologies, mais aussi l’éducation, numérique ou pas.

Bref une petite revue de presse à ma sauce.

L’orthophonie en France

Bulletin Officiel n°32 du 5 septembre 2013 : le nouveau texte régissant les études d’orthophonie (au niveau master) avec les annexes comprenant les référentiels d’activité, de compétences et de formation.

Prévention et handicap

Urgence 114, un nouveau numéro d’urgence pour personnes sourdes, malentendantes… et tous ceux qui ont des difficultés à communiquer à l’oral.

L’oralité alimentaire : une plaquette destinée aux parents d’enfants de 0 à 3 ans présentant un syndrome génétique et souffrant de difficultés à s’alimenter (issue d’un mémoire d’orthophonie).

Je communique avec mon enfant dès sa naissance : une plaquette éditée par le BIAP (Bureau International d’Audiophonologie)

Lecture

Que lisent vraiment les ados ?

Je ne sais pas quoi lire… Demandez à un bibliothécaire ! Un service des Médiathèques de Lorient avec un questionnaire interactif, et de vrais gens qui vous répondent à la fin !

Enseignement

Quand technopédagogie devient pédagogie

Des manuels de français (6ème et 4ème), libres, gratuits et téléchargeables sur le net

Dessine-moi les métiers de demain, le tour du monde en 80 métiers qui n’existent pas encore. Autant de non-mots et un support de lecture intéressant avec des ados

Nouvelles technologies

Un stylo BIC qui fait aussi stylet pour tablettes

Une nouvelle distribution des pictogrammes ARASAAC est disponible

In English

Parents are Digital Hypocrites : Adults think they’re setting limits but inadvertently teach kids to overuse gadgets.

Free Access to AAC journal articles : ISAAC international is offering these AAC journal articles as free downloads from the ISAAC Australia website.

Giving Children Non-Verbal Clues About Words Boosts Vocabularies : The clues that parents give toddlers about words can make a big difference in how deep their vocabularies are when they enter school, new research at the University of Chicago shows.

Pour finir

Enfin je voulais vous présenter le colloque « Enfants mut@ants, révolution numérique et variations de l’enfance » qui se tiendra les 17, 18 et 19 octobre 2013 à Paris.

« Trois journées innovantes et interactives pendant lesquelles l’APPEA prend le parti d’interroger les variations actuelles de l’enfance et ses mut@tions dans tous les domaines concernés. Ainsi, psychologues, philosophes, sociologues, spécialistes internationaux du numérique et de l’éducation, pédopsychiatres, pédagogues, créateurs de jeux et de programmes informatiques, responsables associatifs travailleront et réfléchiront dans une dynamique d’ouverture et de convergence intellectuelle, avec le souci constant de la réflexion psychologique, anthropologique, épistémologique et … éducative. »

J’y serai, et si vous y allez aussi n’hésitez pas à m’envoyer un petit message (via le formulaire de contact ou les réseaux sociaux) c’est toujours plus agréable d’assister à ce genre d’évènements à plusieurs pour débriefer après les conférences !

Comment j’ai transformé mon iPad en outil de communication alternatif

Comme j’en ai déjà parlé à plusieurs reprises, mon grand-père a subi l’été dernier une laryngectomie totale. Pour l’aider au mieux dans sa réadaptation, et comme je suis trop loin pour lui apprendre la voix œsophagienne (l’une de mes collègues à côté de chez lui s’en occupe très bien), je me suis demandé dans quelle mesure une tablette pourrait l’aider à communiquer.

Utiliser sa propre voix

Tout d’abord, nous avons enregistré quelques échantillons de sa voix avant l’opération, échantillons que j’ai ensuite isolés à l’aide du logiciel Audacity.

Puis j’ai cherché une application qui permette d’intégrer ces échantillons de voix dans une grille d’images et mon choix s’est porté sur Tapikeo (3,59€).

tapikeo1

J’ai donc créé des grilles regroupant du vocabulaire similaire (ex : les noms des membres de la famille, les fruits et légumes qui poussent dans son jardin…) :

  • 1ère étape : choisir le vocabulaire et créer un item avec le texte correspondant
  • 2ème étape : intégrer une photo (soit une nouvelle photo, soit une photo présente dans l’album). Pour cela j’avais en parallèle ouvert Safari avec Google images, ce qui me permettait de sauvegarder les images adéquates dans mon album photo.
  • 3ème étape : enregistrer un son. Le son était joué par mon ordinateur via ses hauts-parleurs, et l’iPad était posé à côté pour le capter.

tapikeo2

A noter que cette application possède bien d’autres possibilités que je n’ai pas exploitées ici.

Utiliser une synthèse vocale

En parallèle, j’ai également cherché une application possédant une synthèse vocale, afin que mon grand-père puisse générer n’importe quelle phrase et se faire entendre tant qu’il ne maîtrise pas la voix œsophagienne.

Cette fois-ci mon choix s’est porté sur Grid player. Cette application, gratuite, possède une voix de synthèse de bonne qualité, et un clavier de grande taille.

grid_player1

Il est possible dans le menu de choisir entre une voix féminine et une voix masculine.

grid_player2

Tout comme la précédente je n’ai utilisé qu’une toute petite partie de ses fonctionnalités ici, à savoir la grille « Text Talker »

Les embûches dues à la méconnaissance de l’outil

Comme on peut s’en douter, il y a eu un décalage entre ce que j’avais imaginé et la réalité du terrain.

Pour bien vous présenter les choses il faut juste que je vous donne quelques informations sur mon grand-père. Celui-ci est relativement âgé, et le bilan cognitif au moment de l’intervention a décelé un léger trouble cognitif. Par contre il sait déjà se servir d’un clavier (il a longtemps tapé à la machine à écrire et possède désormais un ordinateur).

L’application qui lui a le plus convenu est Grid Player. Il a tout de suite été à l’aise avec l’interface (mis à part pour les apostrophes et autres accents qu’il faut aller chercher dans un sous-menu).

Pour ce qui est de Tapikeo nous avons été confrontés à plusieurs soucis : les enregistrements que j’avais faits n’étaient pas assez forts (il a une surdité non appareillée), et surtout il a tendance à garder le doigt trop longtemps appuyé sur les images, ce qui les déplace.

Nous avons retrouvé ce même problème sur la page d’accueil de l’iPad : en gardant le doigt appuyé trop longtemps sur les icônes d’applications, le risque était qu’il finisse par les supprimer par erreur. La manipulation du curseur pour déverrouiller la tablette n’était pas évidente non plus, car un peu trop lente.

Enfin je lui avais installé plusieurs autres applications (météo, résultats du loto, jeux de cartes…) qui ne l’intéressaient pas particulièrement car il accède à toutes ces informations par internet sur son ordinateur.

La solution

Nous avons finalement fait les choix suivants :

  • Réglages > Général > Verrouillage auto > 2 minutes (pour que la tablette s’éteigne toute seule quand il ne s’en sert pas)
  • Réglages > Général > Verrouillage par code  > non
  • Réglages > Général > Accessibilité > Accès Guidé > activé

J’ai ensuite ouvert l’application « Grid Player » et lancé l’accès guidé. Son iPad s’est donc transformé en synthèse vocale. Il n’a accès à rien d’autre qu’à cette application sur la tablette. Comme il n’y a pas de verrouillage par code au démarrage il n’a qu’à cliquer sur le bouton « marche/arrêt » pour accéder directement à l’application.

J’ai enfin ajouté de petites étiquettes collées directement sur la tablette pour lui signaler l’emplacement du bouton marche-arrêt, et l’endroit où il doit brancher le chargeur.

Et ça marche ?

Je n’ai pas revu mon grand-père depuis bientôt 2 mois, mais d’après ma grand-mère il se sert énormément de sa tablette. Il en est très fier, surtout devant ses amis.

Ils n’ont jamais eu besoin de m’appeler pour des questions de maintenance, donc il n’y a visiblement pas eu de bug.

Bref, c’est une belle réussite, d’autant que le reste de mon entourage était sceptique sur le fait qu’il sache se servir de la tablette, et surtout qu’elle lui apporte quelque chose.

Et puis j’ai moins de scrupules à avoir acheté une nouvelle tablette maintenant que je sais que l’ancienne est entre de bonnes mains !

Comment transférer ses données d’un iPad vers un autre ?

La petite histoire

Cela fait maintenant environ 2 ans que j’ai acheté mon premier iPad, et ce blog aura 1 an dans quelques semaines (d’ailleurs si vous avez des idées pour célébrer ce bloganniversaire je suis preneuse).

A l’époque, j’avais choisi un iPad 2, avec 32Go de mémoire et une connectique WIFI+3G. Oui mais voilà, depuis environ 4 mois, en fait depuis le passage à iOS 6 (que je conseille vivement à tous), je n’ai plus 1Mo de disponible sur ma tablette. Cela signifie que je ne peux plus mettre à jour mes applications, que je ne peux plus en acheter de nouvelles, et que je ne pourrai pas faire les futures mises à jour d’iOs.

J’ai bien pensé à supprimer toute la musique, toutes les vidéos, toutes les photos… mais en fait je n’en ai pas, cela fait bien longtemps que mon iPad ne contient plus que des applications ! Bref il a fallu me rendre à l’évidence il était temps de changer de machine !!

Chose faite depuis le week-end dernier, je viens donc d’investir dans un iPad 4 avec 128Go de mémoire, cette fois-ci je devrais avoir de la marge !! J’ai laissé de côté la connectique 3G, car comme je le disais dans mon article sur le choix d’une tablette j’ai assez de solutions alternatives pour accéder à internet, y compris lorsque je fais des prises en charge à domicile.

Une fois l’objet de mes désirs arrivé dans mon bureau le plus dur restait à faire : transférer tout le contenu de l’ancien iPad vers le nouveau. Ce sera donc l’objet du billet d’aujourd’hui !

1ère étape : Sauvegarder le contenu de l’ancien iPad

Pour cela vous aurez besoin du câble de connexion et du logiciel iTunes sur votre ordinateur (Mac ou PC). Connectez l’iPad à l’ordinateur via le câble USB et lancez le logiciel.

En haut à droite de la page d’iTunes vous verrez apparaître le mot iPad. Cliquez sur le bouton. Choisissez le menu « résumé », tout à gauche et sur la page qui s’affiche cliquez sur « Sauvegarder maintenant ». Attendre ensuite que la sauvegarde soit terminée avant de débrancher l’iPad.

nouvel_ipad3bis

2ème étape : Transférer le contenu sur le nouvel iPad

Appuyez sur le bouton de démarrage de l’iPad et suivez les instructions. A un moment donné vous aurez un écran vous demandant comment configurer votre appareil : comme un nouvel iPad ou à partir d’une sauvegarde d’un autre appareil. Choisissez cette option. Connectez l’iPad à votre ordinateur à l’aide du câble USB et lancez iTunes. Vous obtiendrez l’écran suivant :

nouvel_ipad

Choisissez la sauvegarde à partir de laquelle vous souhaitez travailler (vous avez la date et l’horaire de la sauvegarde en question comme repère) et cliquez sur continuer.

iTunes va alors préparer votre iPad et en faire une réplique de celui que vous aviez sauvegardé : normalement tous vos réglages, toutes vos applications et toutes les données à l’intérieur de ces applications devraient être transférés.

Une fois la synchronisation terminée, suivez les dernières consignes qui s’affichent à l’écran de votre tablette. Vous voilà avec un nouvel iPad ayant un contenu en tout point similaire à celui que vous aviez sur l’ancien… enfin en théorie !

3ème étape : Vérifier que tout a bien été transféré

Je vous conseille ensuite de vérifier manuellement que tout a bien été transféré sur votre nouvelle tablette. Pour cela pas vraiment d’astuce, mis à part de mettre les deux tablettes côte à côte et de vérifier chaque dossier un à un.

Il se peut que certaines applications n’aient pas été transférées ou au contraire que des applications que vous aviez supprimées de votre ancien iPad réapparaissent sur le nouveau.

En ce qui me concerne près de 70 applications n’avaient pas été transférées, et à peu près autant étaient apparues comme par magie. En fait je me suis rendue compte qu’iTunes avait synchronisé à partir de l’avant dernière sauvegarde (qui datait du moment où je suis passée à iOs 6) et non pas de la dernière sauvegarde (qui n’avait pas dû se faire correctement).

J’ai donc réitéré les étapes 1 et 2 en insérant une étape 1bis entre les deux.

1bis : Restaurer l’iPad à sa configuration usine

Avant de resynchroniser mon nouvel iPad j’ai choisi de le « formater », c’est à dire de repartir avec une tablette sans aucune donnée.

Cette étape peut aussi être effectuée à la toute fin sur votre ancien iPad, en particulier s’il est amené à changer de propriétaire, comme cela vous serez sûr qu’aucune donnée vous concernant n’y est encore stockée.

Bref, pour faire cela devinez quoi : il faut brancher l’iPad à l’ordinateur via le câble USB et lancer iTunes. Cliquez sur le bouton « iPad » en haut à droite, puis allez dans le menu « Résumé ». Ici vous allez cliquer sur le bouton « Restaurer l’iPad ». Validez tous les messages d’avertissements qui vous informent que toutes vos données vont disparaître de l’iPad en question et laissez iTunes travailler.

nouvel_ipad4

4ème étape : Transférer les données des applications

Certaines de mes applications contenaient des données sur mes patients ou des créations personnelles. J’ai donc tenu à vérifier que tout avait bien été transféré.

  • La Magie des Mots et Tapikeo : les utilisateurs et/ou les données avaient bien été transférés automatiquement.
  • Question Sleuth : mes nouvelles catégories n’avaient pas été synchronisées. Je suis donc passée par Dropbox sur l’ancien puis le nouvel iPad et tout s’est bien déroulé.

Résoudre les problèmes de synchronisation

A un moment donné j’ai obtenu un message d’erreur dans iTunes : certaines applications ne voulaient pas se synchroniser car l’iPad n’était pas reconnu.

Voici la procédure (trouvée sur un forum) que j’ai appliquée à ce moment là :

  • fermer iTunes
  • démarrer le gestionnaire des tâches (CTRL+Alt+Suppr ou clic droit sur la barre des tâches)
  • fermer toutes les applications comportant le mot « Apple » (sélectionner la ligne concernée et cliquer sur « Fin de tâche »)
  • aller dans C:\Program Files (x86)\Common Files\Apple\Mobile Device Support et lancer le fichier AppleMobileDeviceHelper.exe
  • redémarrer iTunes

En ce qui me concerne cela a suffit à résoudre mon problème de synchronisation.

Voilà, j’espère que cet article un peu long pourra vous servir à l’occasion si vous changez de tablette. Dans un prochain billet je vous raconterai ce que j’ai fait de mon ancien iPad 😉

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[Edit du 28/12/13 : les commentaires de ce billet sont désormais fermés. Je précise que je ne sais pas comment faire pour que vous récupériez vos données de jeux tels que « Clash of clans » ou « HayDay »…]

Maîtriser le clavier de son iPad

Voici plusieurs astuces pour vous aider à maîtriser au mieux le clavier de votre iPad, c’est à dire à mettre les accents sur les lettres accentuées, les majuscules là où il en faut, toute la ponctuation… Et en fin de billet je vous montrerai comment ajouter un clavier étranger, et comment basculer d’un clavier à un autre.

clavier

Bien entendu, tout ceci est valable à la fois pour l’iPad, l’iPad mini, l’iPhone, et l’iPod Touch puisque tous fonctionnent avec le système d’exploitation iOs.

Accentuer des lettres

Il n’est pas rare que je voie des messages d’excuses sur les forums, de personnes qui expliquent qu’elles écrivent sans accent car elles sont sur leur tablette (ou smartphone). Sachez cependant qu’il n’y a aucune raison d’écrire sans accents sur une tablette, même s’il est vrai qu’ils sont un peu cachés.

Pour trouver tous les accents disponibles pour le « e » par exemple, il vous suffit de maintenir votre doigt appuyé quelques instants sur cette lettre. Toutes les options d’accentuation vont apparaitre, et il vous faudra glisser votre doigt vers la lettre accentuée désirée (attention, si vous levez le doigt c’est la version non accentuée qui sera choisie par défaut).

Mettre des lettres en majuscule

Dans iOs, la configuration par défaut fait que la première lettre après un point sera automatiquement en majuscule. La flèche vers le haut (aussi appelée touche « shift ») est entourée de bleu sur fond gris. Si vous voulez la désactiver, appuyer tout simplement sur la touche, la flèche devient grise sur fond gris.

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Pour ajouter une majuscule à n’importe quel endroit, appuyer sur la touche shift, la flèche devient bleue sur fond gris, et la lettre suivante sera écrite en majuscule. Par contre dès que vous aurez tapé cette lettre en majuscule, la touche shift se réinitialisera et les lettres suivantes seront écrites en minuscules.

Pour écrire plusieurs lettres de suite en majuscules, il vous suffit de faire un double tapotement sur la touche shift. La flèche devient blanche sur fond bleu, et toutes les lettres que vous insèrerez désormais seront en majuscules. Un simple clic sur la touche shift la désactivera facilement.

Configurer les claviers dans le menu de réglage

Pour configurer les paramètres de votre clavier rendez-vous dans les réglages de l’iPad, onglet « Général » puis menu « Clavier ».

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Voici les différents réglages possibles :

  • Majuscules auto : j’en parle plus haut, quand cette option est activée la première lettre suivant un point sera automatiquement en majuscule.
  • Correction auto : si cette option est activée, l’iPad transforme automatiquement les mots que vous avez écrits quand ils ne lui semblent pas adaptés. Très pratique sur l’iPhone à mon goût car les touches du clavier sont très petites et les fautes de frappe nombreuses, mais sur l’iPad je suis plus mitigée. Pour refuser un mot proposé il faut cliquer sur la petite croix grise, sinon votre mot est automatiquement modifié.
  • Orthographe : quand cette option est activée les mots mal orthographiés sont soulignés en rouge.
  • Maj. verrouillées : cette option doit être activée pour accéder au verrouillage des majuscules par double clic tel qu’expliqué plus haut.
  • Raccourci « . » : si vous activez cette option alors un double clic sur la barre d’espace insèrera un point suivi d’un espace.
  • Clavier dissocié : cette option permet de dissocier le clavier en 2 parties afin de simplifier la frappe à 2 pouces lorsque l’on tient la tablette. Pour l’utiliser, une fois l’option activée, faites simplement glisser vos deux pouces vers l’extérieur de la tablette, sur le clavier. Pour revenir au clavier classique faites la démarche inverse (glissement des 2 pouces sur le clavier vers l’intérieur de la tablette).

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  • Raccourcis : il existe la possibilité de créer des raccourcis, c’est à dire un texte qui sera automatiquement remplacé par un autre après sa frappe. Pour cela, cliquer sur « ajouter un raccourci ». Dans le champ « expression », taper l’expression complète (ici mon adresse email), et dans le champ « raccourci » taper le raccourci que vous souhaitez utiliser (ici l@o)

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Ajouter de nouveaux claviers

Enfin la dernière option du menu réglage est une option nommée « claviers ». Elle vous permet d’ajouter d’autres claviers que le clavier AZERTY français. Cela peut en effet être utile si vous vivez dans un pays bilingue, mais aussi si vous souhaitez à un moment ou un autre taper du texte dans une autre langue. Car ce qu’il faut savoir c’est que lorsque vous basculez vers un clavier étranger, la correction orthographique s’adapte à la langue de ce clavier.

A noter que parmi les claviers disponibles il existe un clavier nommé « icônes Emoji » qui ne sont rien d’autres que des émoticônes comme celle ci : 🙂 mais aussi tout un tas d’autres symboles rigolos (à explorer en rééducation avec vos patients éventuellement).

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Lorsque vous êtes dans un champ de saisie, si vous souhaitez basculer d’un clavier à l’autre il vous suffit de cliquer sur l’icône représentant un globe, le nom du nouveau clavier sélectionné apparaitra alors temporairement au niveau de la barre d’espace. Un nouveau clic sur le globe vous ramènera au clavier précédemment utilisé.

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Pour conclure

Voilà, je pense avoir fait le tour de ce qu’il y avait à dire sur le clavier de l’iPad, je suis d’ailleurs surprise que ce billet soit si long !

Si vous avez d’autres astuces n’hésitez pas à les écrire en commentaire. Et si vous avez aimé cet article je vous encourage vivement à cliquer sur les liens de partage Facebook, Twitter ou autre que vous trouverez à proximité !

[Edit du 23 septembre 2014 : avec l’arrivée du système d’exploitation iOs 8 ce billet n’est plus vraiment à jour, je ferme donc les commentaires à partir de ce jour]

[Edit du 16 mars 2015 : vous serez peut-être intéressé par cet article qui parle des claviers externes sur iOs 8]

Bien choisir sa tablette pour un usage en orthophonie

C’est un fait, les tablettes numériques se démocratisent, et nombreux sont celles et ceux qui envisagent d’investir pour Noël. Se pose alors la question cruciale : quelle tablette choisir, en particulier si on veut l’utiliser avec des patients ?

Et la réponse est… ça dépend des cas ! Et oui, je n’ai pas de réponse toute prête à vous proposer. Ce n’est pas parce que personnellement je possède un iPad que je pense que tout le monde doive investir dans la marque à la pomme. Par contre je peux vous donner quelques informations qui vous aideront à mieux choisir.

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Photo par JaredEarle, Licence Creative Commons BY-NC-SA 2.0

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