Création orthophonique et images libres de droit

En tant qu’orthophoniste, il nous arrive très fréquemment de créer du matériel pour nos séances de rééducation. Mais pour cela, il nous faut des images.

Plusieurs solutions s’offrent à nous : soit créer nos propres images (en dessinant ou en prenant des photos), soit utiliser des images créées par d’autres personnes. Dans tous les cas, si la création est destinée à un usage personnel, cela ne pose aucun souci.

Dans un cadre professionnel et encore plus si les créations sont ensuite partagées (avec des collègues sur les réseaux sociaux par exemple), cela peut être plus problématique. En effet, il faut bien s’assurer que les images utilisées soient libres de droit, et si oui, dans quelles conditions il est possible de les diffuser.

Je vais donc décrire dans ce billet plusieurs méthodes pour trouver des images libres de droits.

Attention à toujours vérifier les termes de la licence de partage, en particulier pour savoir si vous devez faire une attribution, c’est à dire citer le nom de la personne qui a créé la photo ou le pictogramme.

Utiliser un moteur de recherche « classique »

Je sais que la plupart d’entre vous utilisent Google Images. Mais saviez-vous qu’il suffit de cliquer sur « outils » puis « droits d’usage » pour sélectionner uniquement des images avec une réutilisation autorisée ?

Sur Qwant Junior c’est le même principe, en cliquant sur le menu déroulant « Licence », il est extrêmement simple de n’afficher que des contenus avec « partage et utilisation gratuits ».

Utiliser des sites proposant des banques de photos gratuites

Par ailleurs, il existe de nombreux sites proposant des banques de photos gratuites, je n’en citerai que quelques-uns car je ne voit pas l’intérêt de vous noyer sous les liens.

Ces banques là sont très fournies, et devraient suffire à votre bonheur :

Utiliser des sites proposant des banques de pictogrammes gratuits

De la même manière, certains sites proposent des pictogrammes gratuits :

Voilà, avec ces quelques sites je pense qu’il est très simple de trouver des images de qualité, que ce soit des pictogrammes ou des photos.

Je rappelle une dernière fois qu’iI est important de mentionner les personnes qui ont créé ce matériel si elles le souhaitent, c’est une marque de respect et une manière de les remercier pour cette mise à disposition gratuite.

Et vous ? Quelle banque d’images utilisez-vous de manière préférentielle ?

Redimensionner une image

Faire des redimensionnements dans Word

Il y a quelques semaines, l’une de mes lectrices m’a demandé comment redimensionner une image dans Microsoft Word. En effet, elle est souvent amenée à créer des documents personnalisés pour ses patients autistes, et se retrouve avec des images surdimensionnées qu’elle a du mal à manipuler. Je lui ai donc indiqué la procédure à suivre dans une petite vidéo, qui pourra peut-être servir à d’autres donc je vous la remets ici.

En réalité son principal problème vient du fait que les images qu’elle insère dans ses documents ont une taille trop importante. Ce sont souvent des photos envoyées par email par les parents des patients, et dont on peut supposer qu’elles n’ont pas été redimensionnées. Forcément, un document Word contenant un ou plusieurs fichiers de 5Mo ça doit être lourd à manipuler.

La solution ? Redimensionner les images avant de les insérer dans le document.

Utiliser un logiciel pour faire un traitement en amont

Pour cela je vous propose d’utiliser « Image Resizer 4 « , qui est le logiciel que j’utilise pour redimensionner les images sur ce blog (sinon adieu l’affichage rapide de la page d’accueil).

Pour cela, commencez par télécharger le logiciel et lancer son installation. Cette dernière est relativement simple, mais si vous ne faites pas attention vous allez installer tout un tas de barres d’outils inutiles sur votre ordinateur (attention voir dans les commentaires si vous avez des soucis pour afficher certains sites internet après l’installation). Choisissez donc la « Custom Installation » et décochez toutes les cases.

Sur la page suivante, décochez également toutes les cases (contrairement à ce que vous montre la copie d’écran suivante).

A la fin de l’installation, il vous faudra redémarrer votre ordinateur.

Vous pourrez ensuite lancer le logiciel et l’utiliser tout de suite (un message vous est proposé à chaque démarrage de l’application, cliquez tout simplement sur « continuer »).

Ce que je vous propose, c’est de créer un profil nommé « Word » (par exemple) dans lequel vous enregistrerez toutes les caractéristiques des images que vous souhaitez utiliser ensuite dans le logiciel.

Pour cela, passez dans l’onglet « options » et cliquez sur la flèche orange en bas à gauche de la fenêtre (pour basculer en mode expert si vous n’y êtes pas déjà). Cliquez ensuite sur la petite feuille blanche pour créer un nouveau profil.

Renseignez le nom du profil.

Pour les dimensions, je vous suggère une largeur fixe de 12 cm (qui donnera une image facilement manipulable dans Word, tout en conservant une assez bonne qualité). Décochez la case à côté de la hauteur, pour que cette dernière soit calculée automatiquement.

Vous pouvez également choisir l’endroit dans lequel seront sauvegardées vos images redimensionnées. En mettant par exemple .\redim dans le champ « Destination » vos images seront enregistrées dans un sous-répertoire du dossier d’origine. Ce sous-répertoire sera nommé « redim ». Vous pouvez bien entendu choisir un autre nom mais pensez bien à laisser le .\ pour créer un sous-répertoire du dossier d’origine.

Pensez enfin à sauvegarder votre nouveau profil en cliquant sur la petite icône en forme de disquette.

Maintenant pour redimensionner des images il vous suffit de les sélectionner dans votre Explorateur Windows, et de faire un clic droit > Light Image Resizer. Le logiciel va se lancer automatiquement. Cliquez sur « Continuer », vérifiez que votre profil « Word » est bien sélectionné, cliquez sur OK, et voilà !

En moins de 30 secondes vous venez de créer des copies beaucoup plus légères de vos images d’origine.

Et vous ? Comment utiliseriez-vous une telle application dans votre quotidien d’orthophoniste ? Êtes-vous amenés à créer souvent du matériel personnalisé à partir de photos ?

[Tuto vidéo] Ôter le fond d’une image

Lorsque l’on fabrique des emplois du temps pour nos patients autistes, il nous arrive de devoir imprimer des photos de lieux, de personnes ou encore d’objets.

Or il faut que nous soyons certains que le fond de l’image ne soit pas perturbateur, c’est à dire que notre patient ne va pas se focaliser sur un détail du fond de l’image plutôt que sur ce que nous souhaitons lui montrer.

Je vais donc vous présenter aujourd’hui l’une des fonctionnalités du logiciel GIMP qui permet très facilement de détourer une image, c’est à dire d’en ôter le fond pour ne conserver que la partie qui nous intéresse.

Un dernier effet positif de cette action sur vos images est que vous allez économiser de l’encre couleur pour votre imprimante !

Pour commencer, je vous suggère de télécharger le logiciel GIMP et de l’installer sur votre ordinateur. Ce logiciel est un logiciel libre, et gratuit.

Je vous invite ensuite à regarder la vidéo que j’ai préparée pour vous :

(Je tiens à vous présenter mes excuses pour le son qui est de piètre qualité, le ventilateur de mon ordinateur est très bruyant et je n’ai pas (encore) de micro casque.)

Un autre moyen encore plus rapide est de mettre l’objet que vous souhaitez photographier sur un fond de couleur très contrasté (le fameux écran vert que l’on peut voir dans les « making of » de films avec des effets spéciaux). Vous pourrez ainsi utiliser l’outil de sélection « baguette magique ».

J’ai besoin de vos commentaires !

Enregistrer des vidéos me prend énormément de temps, mais je pense que c’est un bon moyen de faire des tutoriels, surtout pour ce qui est de l’utilisation de logiciels un peu complexes.

Qu’en pensez-vous ? Appréciez-vous de trouver des vidéos ici ? Cela vous aide-t’il à prendre en main ces logiciels pour effectuer des manipulations d’images dans votre pratique ?

Qu’est-ce qu’une tablette numérique ?

Depuis l’ouverture de ce blog je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises de l’iPad, en particulier en vous présentant certaines applications que j’utilise en rééducation, du mémory aux livres numériques.

Par contre je n’avais pas encore pris le temps de vous présenter les tablettes tactiles d’une manière générale, et c’est donc l’objectif des prochains billets. Nous y aborderons plusieurs points :

Je vais donc commencer aujourd’hui par vous présenter les tablettes tactiles d’une manière générale.

Historique

La première tablette tactile grand public, l’iPad 1, est apparue sur le marché en 2010. Il s’agit donc d’un produit relativement récent. Elle a été créée comme une sorte de clone géant du smartphone vedette d’Apple, l’iPhone.

Depuis, de nombreuses autres tablettes sont apparues sur le marché, et elles se distinguent essentiellement par leur prix, les composants (stockage, processeur, capteur photo, écran tactile), la qualité de leur finition, le système d’exploitation embarqué (c’est l’interface qui sert à faire fonctionner la machine) et donc les applications compatibles.

Design

Si l’on devait décrire les tablettes tactiles ont pourrait dire qu’elles ressemblent à des écrans d’ordinateur très fins, de la taille d’un cahier de brouillon environ. Elles ont assez peu de boutons (accueil, volume et marche/arrêt), et pas de clavier. Pour les commander vous utilisez l’écran tactile, c’est à dire que vous déplacez vos doigts directement sur l’écran. Selon la marque et le modèle de la tablette, cet écran sera plus ou moins précis et réactif.

Fonctionnalités

Lorsque vous achetez une tablette, elle est livrée avec des composants et des applications (ou programmes) de base. La plupart du temps vous aurez donc :

  • un ou plusieurs capteurs numériques permettant de faire des photos et des vidéos, ainsi que l’application qui va avec,
  • un micro, une sortie audio avec des haut-parleurs et une prise casque, ainsi que des applications permettant de lire de la musique et des vidéos,
  • une puce wifi vous permettant de vous connecter à internet sur les réseaux wifi,  et parfois une connectique 3G pour vous connecter aux réseaux 3G moyennant un abonnement chez un opérateur téléphonique, ainsi qu’un navigateur internet,
  • des applications « de base » comme sur les smartphones :  courrier électronique, agenda, contacts, notes,
  • des options de réglage vous permettant de gérer les différentes options de votre appareil,
  • un accès à la boutique d’applications correspondant au système d’exploitation de votre tablette (App Store d’Apple pour iOs, Google Play Store de Google pour Android, App World de BlackBerryMarketplace de Windows) vous permettant d’installer de nouvelles applications directement à partir de la tablette.

Toutes les applications se présentent sur votre écran d’accueil sous forme de petites icônes. Vous avez la possibilité d’organiser ces icônes selon votre envie sur la surface d’affichage et ainsi de personnaliser l’utilisation de votre tablette.

La première tablette sous Android 3.0 par lefigaro

Choisir une tablette

Il existe en ce moment pléthore de tablettes sur le marché mais toutes ne se valent pas. Sachez tout d’abord qu’il vaut mieux éviter d’acheter les tablettes premier prix. En effet elles sont souvent de mauvaise qualité (écran tactile peu réactif, processeur peu puissant, très peu d’applications disponibles, faible autonomie de la batterie…)

Concentrez vous sur des marques que vous connaissez, et que vous savez être de qualité, soit dans le domaine des ordinateurs (par exemple Acer, Apple, Samsung, HP), soit dans le domaine des téléphones portables (comme BlackBerry, Sony, …). Notons que ces constructeurs œuvrent de plus en plus dans les deux domaines, la tablette numérique étant un hybride de ces technologies.

Ensuite si vous souhaitez acquérir une tablette je pense que votre choix doit être guidé par vos objectifs et par les applications qui vous intéressent. Si par exemple vous souhaitez utiliser un système ouvert choisissez une tablette avec le système d’exploitation Android, si par contre vous avez un iPhone et que vous avez déjà des applications qui vous plaisent, prenez un iPad, cela vous permettra de les utiliser sur un écran plus grand en rééducation.
Dans tous les cas n’achetez pas sur catalogue et prenez le temps d’aller manipuler l’objet de votre désir en boutique (sans trop vous laisser influencer par des vendeurs pas toujours bienveillants).

Photo : http://www.reviewer.fr/

Recherche de différences

L’an dernier, j’ai investi dans un ipad pour mon cabinet. J’en suis encore à expérimenter ses différentes possibilités mais toutes les semaines de nouvelles applications intéressantes sortent sur l’Apple Store.

Ce que je peux vous dire c’est que c’est un outil que j’utilise quasiment au quotidien, avec toutes sortes de patients, des touts-petits jusqu’aux personnes atteintes de maladies neurodégénératives.

(note pour mes lecteurs : je sais qu’il existe des tablettes d’autres marques, mais je ne les ai jamais utilisées, et je ne souhaite parler que de ce que je connais et que j’utilise vraiment).

Aujourd’hui c’est justement d’une application pour adultes dont je voulais vous parler. Et il s’agit tout simplement d’une application de recherche de différences dans des photos.

Je suppose que l’on peut acheter des livres pour faire ça, l’inconvénient étant bien entendu le prix, et l’encombrement (oui, j’ai un tout petit bureau).

On peut également créer ses propres images à partir de photos personnelles ou libres de droit, et en utilisant un logiciel de retouche (comme Gimp par exemple). Le souci c’est que ça prend du temps, et ensuite il faut trouver un mode de présentation, et soit les afficher sur un écran (gare aux traces de doigts), soit les imprimer (mais ça finit par coûter cher en cartouches d’encre).

Bref, l’an dernier je voulais travailler les capacités de discrimination visuelle avec l’un de mes patients cérébrolésés et je n’ai rien trouvé qui fasse l’affaire parmi le matériel que je possédais (images trop enfantines). J’ai fini par utiliser un jeu en ligne sur ce site et j’avoue que ça a fait l’affaire. Le principal inconvénient pour moi étant l’environnement visuel du jeu, beaucoup trop chargé.

J’ai depuis découvert une application ipad qui correspond à ce que je cherche : Find Photo Difference de Lucky Lee Studio (la version gratuite est largement suffisante à mon goût).

Ses avantages

  • interface tactile, le patient n’a qu’à toucher du doigt la différence pour la sélectionner,
  • matériel composé de vraies photos qui peut donc être utilisé avec tous les publics,
  • bonne qualité d’images,
  • recherche d’image chronométrée, avec possibilité d’obtenir du temps supplémentaire si besoin,
  • obtention d’une pénalité si l’on clique quelque part où il n’y a pas de différence (temps en moins),
  • possibilité de choisir l’image sur laquelle on veut travailler.

Ses inconvénients

  • pas de niveaux : certaines images ont 5 différences, d’autres seulement 3 mais ce sont généralement des différences assez fines,
  • précision de l’endroit où cliquer, ce qui entraîne des « fausses pénalités »,
  • application très sensible donc le moindre effleurement de l’écran entraîne un faux clic,
  • pas de possibilité d’arrêter le défilement du temps pour observer les images à loisir.

Comment je l’utilise avec mes patients ?

(je reste toujours à côté pour contrer les effets « faux clics » dont je parlais plus haut)

Pour travailler le lexique dans un champ lexical particulier : je laisse le patient jouer mais je lui demande de verbaliser ce qu’il voit, ainsi que les différences qu’il trouve. On peut préparer au préalable une liste de mots utiles (exemple : tige, pétale, feuille, branche, insecte).

Pour travailler l’orientation et le vocabulaire spatial : je laisse le patient jouer mais je lui demande de verbaliser l’emplacement où se trouve la différence dans l’image (en haut à gauche, au milieu, derrière tel ou tel objet…)

Pour travailler la discrimination visuelle : je laisse le patient jouer, il n’a pas forcément besoin de verbaliser ce qu’il voit, tant qu’il trouve les différences.

Pour travailler le balayage visuel et/ou la fixation : je demande au patient d’analyser l’image en la regardant « ligne par ligne » ou « colonne par colonne ». Je lui impose donc un mode de recherche. (note pour les orthoptistes : je ne cherche pas à vous piquer votre boulot, je suis la première à envoyer mes patients en bilan si je suspecte un trouble neurovisuel. Mais parfois ce n’est pas possible pour le patient/sa famille ou alors les troubles ne sont pas assez importants pour nécessiter une prise en charge spécifique).

Et vous ? Utilisez-vous les recherches de différences avec vos patients ? Dans quel objectif ? Trouvez-vous que l’aspect numérique apporte un plus pour ce genre de travail ?