[Tutoriel] Travailler la sémantique avec les nuages de mots

Je ne sais pas si vous avez déjà vu des nuages de mots… A la base il s’agissait d’une représentation visuelle des mots-clés les plus utilisés sur un site (comme vous pouvez en voir dans la colonne de droite sur la page d’accueil d’Ortho & Co.). Plus un mot-clé est utilisé sur le site, plus il apparait en gros dans la liste.

Mais les nuages de mots ont évolué ces dernières années pour devenir plus élaborés, et surtout ils ne sont plus limités à des usages sur sites webs.

Plusieurs sites proposent de faire vous-même votre nuage de mot comme par exemple Wordle (gratuit, en anglais), ou même Orthomalin. Sur ces deux sites il est par exemple possible de copier/coller un texte et les mots principaux en sont immédiatement extraits et mis en valeur.

J’avais déjà depuis quelques temps envie d’utiliser ces nuages de mots en rééducation mais je ne savais pas trop comment me positionner par rapport à cela, quel intérêt pour le patient, quel apport pour sa prise en charge, quel objectif de rééducation ?

Et là j’ai découvert un nouveau service permettant de générer des nuages de mots de la forme que l’on veut et son utilisation m’a paru évidente : il fallait que ce soit dans le cadre d’une rééducation du langage oral, sur le versant de la sémantique du langage !

BonbonVoici donc pas à pas comment j’ai procédé.

Préparer une image « empreinte » de l’objet choisi

Je voulais travailler sur le terme « bonbon ». J’ai donc ouvert dans Microsoft Paint une image de bonbon en noir et blanc appartenant à la banque d’images ARASAAC. Avec l’outil de remplissage j’ai rempli toutes les zones blanches en noir (ne vous inquiétez pas des mini-zones blanches qui restent, elles ne gênent pas pour la suite).

[SCM]actwin,0,1,800,561;bonbon_1.png - Paint mspaint 07/01/2014 , 18:38:51S’inscrire sur le site internet « Tagul »

Rien de bien compliqué ici, si ce n’est que l’interface est tout en anglais. Il y a possibilité de s’inscrire en utilisant ses identifiants Google, Facebook, Twitter, OpenID…

Créer un nouveau nuage de mot

Cliquer sur « Create new cloud ».

J’ai commencé par importer ma forme de bonbon en cliquant sur la zone « Appearance » puis sur « Custom » et enfin sur la zone juste à droite de ce bouton. J’ai alors choisi le fichier désiré sur mon ordinateur.

tagul_2Je suis ensuite allée dans la zone « Tags source », onglet « Text » et j’ai cliqué sur « Clear » pour effacer tous les mots qui étaient inscrits par défaut.

Choisir les mots à utiliser dans le nuage

Le travail avec mon patient (âgé de 8 ans) a ensuite consisté à évoquer tout ce à quoi lui faisait penser le mot « bonbon ». Il a écrit lui même les mots dans l’onglet « Text » de la zone « Tag Source ».

tagul_3Au fur et à mesure nous pouvions mettre à jour notre nuage en cliquant sur « Visualize » au dessus du nuage de mot.

Personnaliser l’apparence du nuage de mots

Enfin nous avons personnalisé notre nuage de mot en choisissant une police (zone « Fonts ») et des couleurs (zone « Colors and Animations »).

tagul_4tagul_5Télécharger le nuage de mots

Pour récupérer l’image il faut cliquer dans la zone « Grab and share! ». On peut alors télécharger le tout au format .png (image) ou .svg (vectoriel, s’ouvre avec Inkscape par exemple).

Il ne reste plus qu’à l’imprimer !!

Ce que j’ai trouvé super avec cet exercice c’est qu’il permet de fixer les traits sémantiques des éléments d’une manière très visuelle. Mon patient a adoré voir les mots s’inscrire dans sa forme de bonbon, il a été très exigeant concernant les mots qu’il voulait voir apparaitre en plus ou moins gros.

J’envisage d’utiliser ce site pour créer des nuages de mots avec d’autres patients, en langage écrit ou même avec des adultes souffrant de troubles sémantiques.

Et vous ? Comment utiliseriez-vous cet outil ? Avec quels patients ?

Apprendre le français avec 7 jours sur la planète

Jusqu’à présent, j’ai présenté beaucoup d’applications pour les enfants de la maternelle ou du primaire, car il est vrai que ce sont les plus nombreuses sur l’AppStore.
Ceci étant, j’utilise aussi la tablette avec les adolescents ou les adultes et aujourd’hui je voulais donc vous présenter une application qui peut tout à fait convenir pour eux : « Apprendre le français avec 7 jours sur la planète ».

C’est une application proposée par TV5 Monde, dans le cadre de leur programme de FLE (Français Langue Etrangère).

7joursHide & Seek Discovery. - Chocolapps SAS

 Le principe de l’application

  • Une vidéo extraite du journal télévisé « 7 jours sur la planète » qui est diffusé tous les samedis sur TV5 Monde,
  • La transcription de cette vidéo,
  • Une liste de vocabulaire,
  • Des exercices autour de ce vocabulaire :
    – rattacher des mots à leurs définitions,
    – choisir la définition d’un mot parmi plusieurs propositions,
    – écouter un mot et le retranscrire à l’écrit,
    – retrouver l’orthographe correcte d’un mot,
    – retrouver un mot dans une grille de mots cachés en s’aidant de sa définition,
    – retrouver et écrire un mot à partir de sa définition.

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Chaque semaine, ce sont 3 vidéos différentes qui sont proposées, sur des thèmes variés (de l’éducation à la science en passant par la politique, la justice et l’environnement pour n’en citer que quelques-uns).

De plus, on peut retrouver dans l’application la liste du vocabulaire spécifique aux journaux télévisés, liste qui a été établie par l’équipe de TV5 Monde après analyse de plus de 500 reportages d’actualité. Ce vocabulaire est lui aussi trié par thématique.

Pour aller plus loin (ou si l’on ne possède pas d’iPad) il est possible de se rendre sur le site de TV5 Monde et de faire d’autres exercices en ligne. De ce que j’ai pu voir ces exercices sont plutôt des exercices portant sur la compréhension du reportage, et non pas des exercices spécifiques de vocabulaire comme dans l’application.

Enfin il est aussi possible de retrouver sur le site un dossier pédagogique proposant pour chacune des séquences vidéos des fiches d’activités pour la classe (différents niveaux disponibles). Ces fiches d’activités sont également en lien avec la compréhension du reportage (anticipation à partir du titre, QCM de compréhension, Vrai/Faux, travail d’écriture…)

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Les +

  • le contenu renouvelé chaque semaine,
  • la transcription du texte de la vidéo,
  • les différents niveaux de difficulté des exercices,
  • les thèmes variés et adaptés aux adultes et aux adolescents,
  • la possibilité de jouer à deux en même temps avec le mode multijoueurs…

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Les –

  • la transcription est présentée dans une zone toute petite, avec un menu déroulant (en ce qui me concerne j’en fais un copier-coller ailleurs pour la faire lire à mes patients)
  • l’application plante régulièrement à la fin du visionnage de la vidéo,
  • j’aurais aimé pouvoir avoir accès aux exercices de compréhension à partir de l’application (au moins avec un lien direct vers le dossier pédagogique sur le site internet)

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Comment je l’utilise en rééducation ?

J’utilise cette application avec des adolescents qui viennent me voir pour une rééducation du langage écrit ou du langage oral, mais aussi avec des adultes en début de pathologie dégénérative, dans le cadre d’un traumatisme crânien, ou encore dans le cadre de troubles aphasiques.

Selon les cas nous commençons soit par lire la transcription, soit par visionner la vidéo.

Jusqu’à maintenant j’ai proposé les activités suivantes :

  • comprendre ce que signifie l’expression « voix off » (découvert en lecture de la transcription, on pose des hypothèses, on vérifie en regardant le reportage)
  • support de production pour de l’écrit : imaginer ce qu’il faut mettre dans un dossier pour être candidat à l’organisation des JO
  • travail du vocabulaire spécifique à l’aide des jeux fournis dans l’application,
  • support de compréhension générale (De quoi parle ce reportage ? Qui a été interviewé ?…)

Et vous ? Comment utiliseriez-vous cette application en rééducation orthophonique ? N’hésitez pas à proposer vos idées dans les commentaires !

[Edit du 25/09/2013 : les exercices en lignes sont désormais proposés au format HTML5 et sont donc accessibles depuis toutes les tablettes.

D’autres exercices sont également proposés sur http://apprendre.tv5monde.com/]

Ephéméride à imprimer

Le mois dernier j’ai fabriqué un éphéméride pour l’une de mes patientes atteinte de la maladie d’Alzheimer. En effet, elle commence à être désorientée dans le temps et sa belle-fille, qui habite avec elle, m’a demandé pourquoi elle ne savait jamais la date du jour, alors qu’elle regardait le journal quotidiennement.
Je lui ai donc proposé d’utiliser un éphéméride, sur lequel la date sera plus facilement lisible que dans un petit coin du journal (sans compter le fait d’être actif pour effectuer la mise à jour de cet éphéméride chaque matin).

La phase de création

J’avais déjà en tête le type d’éphéméride qui pourrait convenir à cette dame, et je me suis dit que je pouvais très bien le fabriquer moi-même, dans Inkscape.
En effet, je voulais quelque chose de relativement neutre, avec des codes couleurs pour les jours de la semaine, les numéros des jours, les mois et les années. Je voulais également que la police soit bien lisible, la plus large possible par rapport à la place disponible.

Si vous êtes intéressé par cet éphéméride, vous pouvez le télécharger au format .pdf (Licence: CC (BY-NC-SA)) en cliquant sur l’image. Il suffit ensuite de l’imprimer, de plastifier les 3 pages, et de découper l’ensemble des petites étiquettes des pages 2 et 3. En ce qui me concerne j’ai gardé la page du support au format A4..
J’ai ensuite fixé du velcro autocollant sur le support (dans les cases de couleur) et derrière chacune des étiquettes.

Comment je m’en sers avec ma patiente ?

Nous commençons toujours par trier les étiquettes par couleur. Ensuite, je lui demande de sérier les étiquettes des jours de la semaine. Nous choisissons celle qui correspond à la date du jour, et nous la plaçons sur la feuille du support de l’éphéméride. Nous faisons ensuite de même pour les numéros des jours, les mois, et les années.

Parfois nous faisons un classement décroissant pour les numéros des jours et d’autres fois nous essayons de compter de deux en deux ou de trois en trois.

Il m’arrive également de mettre sur la feuille du support la date de la veille, et de demander à ma patiente de préparer directement les bonnes étiquettes correspondant à la date du jour. Dans l’idéal, c’est ce que j’aurais aimé qu’elle fasse quotidiennement chez elle avec l’aide de sa belle-fille. Mais malheureusement, malgré mes encouragements et la demande initiale qui provenait justement de son entourage, je n’ai pas l’impression que ce soit le cas.

Et vous ? Comment utiliseriez-vous un tel matériel ? Seriez-vous intéressé par les fichiers .svg (format Inkscape) afin de pouvoir modifier cet éphéméride comme vous le souhaitez ? (couleurs, police…)

Enregistrer sa voix avant la laryngectomie

Le fait de perdre sa voix de manière définitive est plus traumatisant qu’il n’y parait au premier abord.

Il y a certes le handicap social, le fait de ne plus pouvoir participer aux conversations, de ne plus pouvoir s’exprimer que par écrit ou par gestes. Mais il y a aussi des aspects psychologiques, une perte d’identité, aussi bien pour le locuteur que pour ses interlocuteurs.

Comme nous sommes sur un blog consacré aux nouvelles technologies et à l’orthophonie nous pourrions parler de synthèse vocale, ces programmes qui parlent avec une voix préenregistrée. Mais quid de la voix propre du locuteur ? De sa hauteur vocale, de son accent régional (voire de son utilisation du patois ?).

La semaine dernière encore, l’un de mes patients me confiait que l’un de ses plus grands rêves était de pouvoir réentendre sa voix. Ce monsieur souffre d’une SLA, il a été trachéotomisé pour pouvoir bénéficier d’une assistance respiratoire et ne peut donc plus parler. Par contre il lui est tout à fait possible d’utiliser de temps en temps une valve de phonation qui lui permet d’utiliser sa voix, dans la limite de ses capacités respiratoires.

A côté de cela un cancer ORL vient d’être diagnostiqué chez l’un membre de ma famille. Ce dernier doit subir une laryngectomie totale dans moins d’un mois.
Il possède toutes ses capacités cognitives, sera capable d’utiliser les gestes et le langage écrit dans un premier temps, et d’apprendre la voix œsophagienne par la suite, mais il ne ré-entendra plus jamais sa voix.

En tant qu’orthophoniste je ne pouvais pas laisser passer cela et regretter dans quelques temps que rien n’ait été fait.

J’ai donc pris mon dictaphone et j’ai traversé la France pour le rejoindre le temps d’un we.

Créer une liste de mots et l’enregistrer

Ensemble, nous avons établi la liste des mots ou expressions qu’il souhaitait enregistrer. Cette liste de 250 mots environ est relativement courte, car nous n’avions pas du tout comme objectif d’être exhaustifs. Nous voulions simplement que lui et ses proches puissent réentendre sa voix de temps en temps. C’est par exemple un grand joueur de tarot et nous avons donc enregistré tout le vocabulaire relatif aux annonces.

A la fin du we j’ai transféré l’ensemble des fichiers audios sur mon ordinateur pour pouvoir y effectuer le post-traitement (tuto à venir), mais aussi pour en avoir une copie de sauvegarde. Je lui ai également laissé le dictaphone pour qu’il puisse continuer à faire des enregistrements. Que ce soit la suite de la liste de mots, des phrases, des souvenirs, peu importe finalement, il s’agit de conserver une partie de lui à laquelle il n’aura plus accès par la suite.

Qu’allons-nous faire de ces fichiers audios ?

Bonne question. Pour l’instant les choses ne sont pas tout à fait décidées. Nous avons testé différentes applications iPad permettant de créer des « cartes » associant une image (photo ou picto) à un son. Aucune d’entre elles ne nous a vraiment convaincus (soit les interfaces sont peu flexibles, soit elles sont en anglais) mais nous avons encore le temps avant de nous décider.
Étant donné qu’il ne s’agira pas de son moyen de communication principal mais plus d’un « confort », rien n’est vraiment urgent, à part enregistrer les échantillons de voix.

Les bénéfices de l’enregistrement

Je ne sais pas encore très bien quels seront les bénéfices futurs de ces enregistrements mais j’ai d’ores et déjà remarqué plusieurs choses :

  • le temps des enregistrements a été un moment précieux, un moment d’échange comme nous n’en avions eu que très peu jusqu’à maintenant,
  • la constitution de la liste a permis à chaque membre de la famille de s’impliquer, et de réaliser à quel point perdre sa voix pouvait être traumatisant,
  • lui a pu commencer à faire le deuil de sa voix,
  • si on met en place des choses pour le post-opératoire c’est qu’on est dans une dynamique positive, on ne pense pas à ce qui pourrait mal se passer pendant l’opération, on anticipe
  • enfin cela lui a permis aussi de me poser toutes les questions qu’il voulait à propos de l’opération, de la période post-opératoire, et de l’apprentissage de la voix œsophagienne.

Bref, à mon petit niveau j’ai eu l’impression de l’aider à être un peu plus serein par rapport à ce qui va lui arriver.

J’encourage donc toutes les personnes qui sont amenées à perdre leur voix, et leurs familles, à réaliser des enregistrements. Après l’opération il sera trop tard.

Réentendre sa voix est possible, il faut juste anticiper !

Domino des mots

Parmi les applications iPad que j’utilise le plus souvent se trouve Domino des mots (0,79€), de Nicolas Lehovetzki. (existe aussi pour Android).
Rien de bien compliqué dans cette application, il s’agit tout simplement de reconstituer des mots écrits à partir de leurs syllabes. Les syllabes de plusieurs mots sont mélangées entre elles, soit de manière statique (jeu classique), soit en mouvement (jeu des bulles).

Il est possible de paramétrer :

  • le type de jeu  : classique ou bulles
  • le niveau : 1, 2 ou 3 étoiles, ce qui correspond au nombre de syllabes à remettre dans les mots (9, 12 ou 20)
  • le thème des mots à retrouver (24 catégories sémantiques disponibles  actuellement)
  • la police d’écriture : majuscules d’imprimerie ou écriture scripte
  • la langue : français, anglais, espagnol ou allemand

Comment je l’utilise en rééducation ?

Avec des patients atteints de maladies neurodégénératives : pour retrouver le vocabulaire d’une catégorie sémantique sur laquelle nous avons travaillé auparavant (comme les fruits en ce moment avec l’une de mes patientes), ou pour mettre en place une stratégie de résolution de problème (voir plus loin).

Avec des patients aphasiques : pour évoquer le lexique en s’aidant des indices écrits,

Avec des patients apprentis lecteurs : pour prendre du plaisir à lire, pour lire avec un objectif et pas « juste pour lire »,

Avec des patients dyslexiques/dysorthographiques : pour forcer à la prise en compte de l’ensemble des syllabes du mot (décomposition en syllabes), pour augmenter le stock lexical et orthographique en restant dans des catégories sémantiques précises.

Avec des patients présentant des difficultés visuelles : pour travailler sur la poursuite (avec l’option « jeu des bulles »)

Avec des patients présentant des troubles d’attention : pour l’élaboration d’une stratégie de résolution (en verbalisant beaucoup : « Comment vas-tu faire ? Raconte-moi comment tu vas t’organiser pour trouver tous les mots. Comment as-tu fait pour trouver celui-ci ? »)

Les + de l’application :

  • graphismes neutres pouvant être présentés aussi bien à des adultes que des enfants,
  • catégories sémantiques variées
  • parties rapides.

Les – de l’application

  • pas de possibilité de choisir nous-même les mots à utiliser,
  • certains mots sont peu fréquents et donc difficiles à trouver pour nos patients

Et vous ? Utilisez-vous cette application ? Vous fixez-vous des objectifs différents de ceux que j’ai pu proposer ici ?

Baby Chef, une appli iPad à tout faire

Aujourd’hui une application iPad qui, comme son nom ne l’indique pas, m’a permis de travailler avec des patients d’âges très différents. Je veux parler de l’appli Baby-Chef, par MyFirstApp.com (gratuite, achat in App de 0,79€)

Dans cette application très simple d’utilisation, vous pouvez créer des plats à partir de différents ingrédients qu’il suffit de faire glisser au centre de l’écran. Les graphismes ne sont pas trop enfantins, mis à part au lancement de l’application.

Comment je l’utilise avec mes patients :

– avec des petits en retard de langage, pour décrire, raconter, manipuler. J’ai ainsi travaillé sur la séquentialité en compréhension avec l’un de mes patients : « mets d’abord des tomates sur ta pizza, et après le fromage râpé ». Mais on peut aussi la travailler en production, en demandant à l’enfant de nous raconter dans quel ordre il a composé son plat.

avec une patiente présentant une dysorthographie grammaticale, pour travailler sur l’accord du groupe nominal. Elle a d’abord composé sa pizza, puis je lui ai demandé de la décrire par écrit avec obligation d’utiliser au moins un adjectif par ingrédient.

Voici sa production (une fois corrigée) : « j’ai mis deux tomates tranchées pour faire les yeux, du fromage râpé pour faire le nez, des tranches de saucisson sec pour faire les joues, et des champignons citronnés pour faire la bouche ».

avec une patiente présentant une maladie dégénérative, pour travailler le plaisir de raconter, et pour utiliser des manipulations simples sur l’écran de l’iPad (je souhaite lui proposer d’autres applications plus tard mais pour l’instant elle apprend à utiliser un écran tactile).

avec un patient aphasique, présentant de gros troubles moteurs : nous travaillons l’évocation et la répétition. Il avait très envie de réaliser lui même sa pizza et il avait l’air vraiment heureux d’avoir réussi à la faire comme il le voulait. Je lui ai juste demandé de dénommer les ingrédients quand il les plaçait sur sa pizza.

Une nouvelle idée ?

Tout en écrivant cet article je me rends compte que l’on pourrait très bien utiliser cette application pour faire de la PACE, en version dessin : il suffit de sauvegarder une image à l’avance (en utilisant le raccourci en bas à droite de la page), et de la transférer sur l’ordinateur.

Ensuite l’un des joueurs aura cette image devant les yeux (soit à l’écran de l’ordinateur, soit en version imprimée), et devra la décrire au second joueur qui devra refaire le même plat dans l’application.

Si l’on affiche les images sur l’écran de l’ordinateur il est même possible de faire de nombreuses copies différentes (par exemple une vingtaine ou une trentaine de pizzas) pour que nous soyons vraiment dans une situation inconnue si le patient nous dicte une image.

Et vous, comment utiliseriez-vous cette application ?