[Recherche] Non, les polices « dys » n’aident pas les dyslexiques !

Depuis l’arrivée de la police OpenDyslexic (gratuite et libre de droits), les publications à destination des lecteurs dyslexiques se multiplient en surfant sur cette « vague » du texte adapté.

Mais que nous dit la recherche ? Qu’il n’y a aucune preuve scientifique que ces polices soient plus facilitantes que d’autres pour les personnes atteintes de dyslexie, ni même qu’elles soient préférées à d’autres. Je vous en dit plus dans la suite de cet article…

La police OpenDyslexic n’améliore pas les performances de lecture des personnes dyslexiques

Pour les lecteurs qui arrivent ici sans passer par la case « accueil », je précise simplement que je suis orthophoniste, passionnée par la recherche, et que j’ai encadré dans les dernières années 2 mémoires de fin d’études (d’orthophonie) portant sur les adaptations typographiques pour les patients dyslexiques (références dans les commentaires pour ceux qui sont intéressés).
Mon article n’a cependant pas de valeur scientifique, mais a pour objectif de diffuser des résultats de recherche qui me semblent importants dans la pratique (chez les dyslexiques eux-mêmes, leurs familles, les orthophonistes, les enseignants et plus largement toutes les personnes ayant envie d’aider des personnes dyslexiques à lire de manière plus fluide).

Quelles polices spéciales existent à destination des dyslexiques ?

A ma connaissance, on retrouve 4 polices latines créées spécialement pour des populations de lecteurs dyslexiques : Dyslexie (Boer, 2008), OpenDyslexic (Gonzalez, 2011), ReadRegularTM (French, 2003) et Sylexiad (Hillier, 2006). Grosso modo leur principe est le même : la forme des lettres a été modifiée afin de permettre une meilleure différenciation des caractères les uns avec les autres. Par ailleurs, on retrouve des ajustements sur l’espacement des caractères et sur la taille des lettres.

Que nous dit la recherche ?

Seules les polices les plus utilisées : Dyslexie et OpenDyslexic ont fait l’objet de plusieurs études concernant leur efficacité.

Parmi ces études, la plus récente est celle de Kuster, van Weerdenburg, Gompel, & Bosman en 2018 qui ont étudié les effets de la police Dyslexie sur les performances de lecture d’enfants dyslexiques. Leurs résultats montrent que les enfants dyslexiques (n=170) n’ont pas lu les textes écrits en Dyslexie plus rapidement que les textes écrits en Arial, que la majorité d’entre eux préféraient lire en Arial et que leur préférence vis à vis de la police n’était pas liée à leurs performances en lecture.
Concernant OpenDyslexic on retrouve en 2016 un article de Wery & Diliberto tiré d’une de leurs études. 3 tâches de lecture différentes ont été proposées à des élèves dyslexiques : du nommage de lettres, de la lecture de mots et de la lecture de non-mots, le tout dans 3 polices différentes : OpenDyslexic, Arial et Times New Roman. Les résultats ne montrent aucune amélioration sur la vitesse ni sur la précision de lecture des élèves dyslexiques avec la police OpenDyslexic. Aucun d’entre eux n’a annoncé avoir pour préférence la police OpenDyslexic.

Et les limitations de ces études ?

Comme toujours avec la recherche, il est important de garder en tête les limites des études analysées. Ici trois points me paraissent particulièrement importants :

  • Toutes ces études ont été effectuées sur d’autres langues que le français,
  • La plupart sont effectuées sur des échantillons très réduits,
  • Elles manquent souvent de validité interne, c’est à dire qu’elles n’éliminent pas correctement la possibilité que les variations (ou non-variations) observées soient dues à d’autres facteurs que ceux étudiés (voir Schulz, 2016),
  • Elles concernent soit la lecture à l’écran soit la lecture sur papier, ce qui n’est pas la même chose.

Du coup on fait quoi ?

  • On arrête de convertir systématiquement tous les documents en OpenDyslexic : cela n’aide pas, et en plus les élèves n’ont aucune préférence pour cette police. On choisit plutôt Arial qui n’est pas ni plus ni moins bien lue mais qui a l’avantage de convenir à tout le monde.
  • On conserve les critères qui eux sont validés par la recherche (voir Rello & Baeza-Yates, 2015) :
    • Pour un affichage à l’écran : une taille de police entre 18px et 26px, un espacement entre caractères entre 0.07em et 0.14em, et des caractères romains (pas d’italique).
    • Pour une lecture sur papier : une taille de police entre 13,5pt et 19,5pt, un espacement entre caractères entre 1pt et 2pt, et des caractères romains (pas d’italique)

[Edit : Julie Catini vous propose également un document reprenant l’analyse de la littérature scientifique concernant les transparents ou lentilles colorées destinées à améliorer la lecture]

[Edit du 6 février : modification du paragraphe sur les critères à utiliser pour plus de clarté]

[Edit du 26 février : L’excellent blog RNT (Réseau Nouvelles Technologies de l’APF) propose en réponse à cet article, un billet intitulé « Les polices « dys » n’aident pas les dyslexiques : affirmation ou interrogation ? ». A lire absolument si vous voulez aller plus loin concernant les préconisations d’adaptation et leur mise en place.]

Bibliographie

Kuster, S. M., van Weerdenburg, M., Gompel, M., & Bosman, A. M. T. (2018). Dyslexie font does not benefit reading in children with or without dyslexia. Annals of Dyslexia, 68(1), 25‑42. https://doi.org/10.1007/s11881-017-0154-6

Marinus, E., Mostard, M., Segers, E., Schubert, T. M., Madelaine, A., & Wheldall, K. (2016). A Special Font for People with Dyslexia: Does it Work and, if so, why? Dyslexia, 22(3), 233‑244. https://doi.org/10.1002/dys.1527

Rello, L., & Baeza-Yates, R. (2015). How to present more readable text for people with dyslexia. Universal Access in the Information Society, 16(1), 29‑49. https://doi.org/10.1007/s10209-015-0438-8

Schneps, M. H., Thomson, J. M., Sonnert, G., Pomplun, M., Chen, C., & Heffner-Wong, A. (2013). Shorter lines facilitate reading in those who struggle. PloS one, 8(8), e71161. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0071161

Schulz, T. (2016). Internal Validity in Experiments for Typefaces for People with Dyslexia. In International Conference on Computers Helping People with Special Needs (Vol. 9759, p. 335‑338). https://doi.org/10.1007/978-3-319-41267-2_47

Wery, J. J., & Diliberto, J. A. (2016). The effect of a specialized dyslexia font, OpenDyslexic, on reading rate and accuracy. Annals of Dyslexia, 1‑14.

Zorzi, M., Barbiero, C., Facoetti, A., Lonciari, I., Carrozzi, M., Montico, M., … Ziegler, J. C. (2012). Extra-large letter spacing improves reading in dyslexia. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 109(28), 11455‑11459. https://doi.org/10.1073/pnas.1205566109

Les applis Vocabulynx, parfaites en séance

Me revoilà après quelques mois d’absence pour de nouvelles critiques d’applis. Vous risquez d’ailleurs d’en avoir beaucoup ces prochains temps parce que j’ai du retard dans ce que je souhaitais vous présenter. J’espère que vous apprécierez !!

Vocabulynx, le principe

Pour commencer voici donc les applis Vocabulynx, de l’éditeur Adaptiim. Il en existe toute une collection, et elles sont disponibles à la fois pour iOs et pour Android, à un prix modique.

De mon côté j’ai testé Vocabulynx CP1, CP2 et CE1 sur iOs, et Vocabulynx Confusions (b*d) sur Android.

Le principe est à chaque fois le même : il faut retrouver l’élément unique entre les étiquettes images et les étiquettes mots présentes à l’écran (un peu comme dans le Dobble).

vocabulynx_1

vocabulynx_2

Il existe 3 modes de jeu :

  • Entrainement : on joue aussi longtemps qu’on le souhaite
  • 10 cartes : une partie dure 10 manches, et on obtient à la fin un score en nombre de points, nombre d’erreurs, pourcentage de précision et temps
  • 2 minutes : une partie dure 2 minutes, et on obtient à la fin un score en nombre de points, nombre de manches, nombre d’erreurs, et pourcentage de précision

Dans chaque mode de jeu il est par ailleurs possible de choisir son niveau comprenant au choix de 3 à 8 images. Enfin, on peut jouer en option « lecture » (celui que je viens de vous présenter) ou en option « attention » dans lequel les mots sont également écrits sur les images.

vocabulynx_3

Enfin dans Vocabulynx Confusions (b*d) [mais (m*n) existe aussi], il est possible de choisir uniquement des mots contenant l’une des deux graphies, ou de mélanger les deux.

Les +

  • les différentes applications ont des niveaux bien calibrés : graphies simples pour CP1, graphies doubles pour CP2, graphies complexes pour CE1 (et la version CE2 existe également avec des mots irréguliers),
  • les graphismes sont agréables, adaptés aussi bien aux enfants qu’aux adultes (la mention de la classe n’apparait pas une fois l’application lancée)
  • les polices utilisées sont différentes pour chaque mot,
  • il est possible de changer de niveau en cours de partie, sans avoir besoin de revenir à l’accueil de l’application,
  • l’ergonomie des applications est super : simple et bien pensée

Les –

Ce seront plutôt des suggestions d’amélioration :

  • il n’y a pas de possibilité d’exporter les résultats (avec un envoi par email par exemple),
  • on ne peut pas choisir les mots utilisés.

Comment je les utilise avec mes patients ?

J’ai utilisé ces applis avec trois types de patients :

  • des enfants dyslexiques,
  • un patient aphasique global avec lequel j’ai utilisé l’option « attention » pour qu’il fasse de la comparaison entre les mots sur les étiquettes images et les mots seuls,
  • une patiente souffrant d’une maladie d’Alzheimer avec laquelle nous avons justement travaillé sur la flexibilité grâce aux différentes graphies (et nous avons aussi travaillé sur l’évocation au passage)

Vu le prix modique (et la disponibilité aussi bien pour iOs que pour Android) on pourrait aussi imaginer conseiller ces applications aux parents pour entrainer la lecture à la maison.

Et vous ? Comment utiliseriez-vous ces applications ? Avec quels patients ?

NB : certaines de ces applications m’ont été offertes par l’éditeur, mais cette critique ne reflète que mon avis objectif.

Série Lecto, l’appli qu’il vous faut pour la lecture flash

Estelle, qui fait partie de l’équipe de WikiAppli, a profité des derniers mois pour mettre au point deux nouvelles applications spécifiques à la rééducation orthophonique.

Elle m’a fourni des codes de téléchargement pour que je puisse tester ces applications (et plus particulièrement la version « Série Lecto » qui regroupe les 2 applications Lecto et Lecto Flash) et je me fais un plaisir d’en parler ici aujourd’hui car depuis que je les ai je ne cesse de m’en servir.

Au passage vous pouvez retrouver cette critique d’application (et bien d’autres) sur WikiAppli, allez y faire un tour et partager vos applis préférées !

serie_lectoiActu_télécharger_App_Store_icône

Description

Série Lecto se compose de 2 modules différents

Lecto

Lecto est un module de lecture de mots uniques. Il est fourni avec des listes de mots et de non-mots préenregistrées et il existe aussi la possibilité d’ajouter ses propres listes de mots.

Les listes de mots préenregistrées sont classées selon plusieurs critères : graphies complexes, confusions fréquentes, structures syllabiques, mots irréguliers, g durs/doux, c durs/doux, ASA versus ASSA.

serie_lecto1Les listes de non-mots proposent les mêmes critères de choix (mis à part « mots irréguliers » bien entendu).
Dans chaque critère, il est possible de cibler une ou plusieurs difficultés sur lesquelles notre travail va porter (ex : les graphies complexes ille, ail(le), ouil(le)…), voire de choisir pour chaque difficulté les mots exacts à utiliser (mot par mot ou par niveau). La personnalisation est donc infinie.

Une fois les listes de mots choisies, il est possible de fixer des critères de jeu : la police (type et taille), le nombre de mots à travailler, la présence ou non d’un jeu de renforcement, le type d’indicateur de progression, la présence ou pas de l’aide contextuelle, l’ordre aléatoire ou fixe des mots, et même la position des boutons de validation (droite ou gauche) !

serie_lecto8Une fois les critères choisis, on peut lancer le jeu. Le patient doit alors lire le mot affiché à l’écran, sans limite de temps. Des boutons de validation sont disponibles en bas de l’écran (Echec ou Réussite, voire Révision si cela a été choisi dans les paramètres). Avec les indicateurs ludiques, si le patient réussit à lire le mot du premier coup, on valide la lecture du mot et il obtient une petite image de récompense. En tapotant sur celle-ci il pourra passer au mot suivant. S’il est en semi-réussite, la petite image se placera dans un coin de l’écran, et il faudra une autre semi-réussite pour gagner la récompense et valider un item. Enfin s’il se trompe aucune image de récompense n’est attribuée. Sans indicateur ludique l’interface est plus sobre et peut tout à fait convenir pour un ado ou un adulte.

serie_lecto4A la fin de l’activité, si le jeu de renforcement a été activé dans les paramètres le patient peut se détendre pendant le temps choisi.

serie_lecto6Lecto flash

Lecto flash est un module de lecture de mots uniques, en modalité flash. Les mêmes listes de mots et de non-mots préenregistrées sont disponibles et il est bien entendu aussi possible d’ajouter ses propres listes de mots (si vous possédez la version Serie Lecto vos listes personnalisées se synchronisent automatiquement entre les deux modules)

Dans les réglages il est possible de choisir tout un tas de critères comme dans la version Lecto simple :

  • durée de visibilité des mots
  • durée pendant laquelle les mots seront cachés
  • possibilité de faire une appartion ou une disparition progressive des mots
  • modification de la police
  • choix du nombre de mots
  • activation et durée du jeu de renforcement
  • affichage manuel ou automatique des mots
  • ordre aléatoire ou fixe
  • indicateur de progression ou pas
  • affichage du titre ou pas
  • position aléatoire sur la page ou pas
  • possibilité de choisir les niveaux
  • son
  • aide contextuelle
  • position des boutons

serie_lecto8Contrairement à la version Lecto « simple » il n’y a pas de notion de validation de la lecture. Il y a seulement la possibilité de revoir le mot, ou de passer au mot suivant (si l’on est en affichage manuel, sinon les mots s’enchainent avec possibilité d’appuyer sur « pause »).

Le jeu de renforcement proposé à la fin est différent de celui proposé dans l’autre module.

serie_lecto9Points forts

  • les listes préenregistrées sont bien calibrées en terme de difficultés et de niveaux
  • l’application est hyper personnalisable
  • les graphismes
  • les jeux de renforcement, qui motivent vraiment les patients

Points faibles

  • pas de possibilité d’exporter ses listes pour les sauvegarder,
  • pas de possibilité de créer des profils de patients : pour garder les mêmes réglages d’une séance sur l’autre, et/ou pour pouvoir conserver une trace des résultats,
  • j’ai toujours besoin d’incliner la tablette pour pouvoir faire de la lecture flash (pour cette application comme dans les autres), le support posé directement sur la table est assez complexe dans cette modalité selon moi.

Utilisation clinique

Je me sers de cette application pour travailler la voie lexicale en lecture avec mes patients dyslexiques ou alexiques.

Pour les séries personnalisées, en général j’en profite pour faire écrire la liste de mots au patient, cela permet de travailler le versant orthographique en parallèle !

En conclusion

Selon moi, cette application fait partie des indispensables sur un iPad. Je sais qu’Estelle et toute l’équipe de Domino Création travaillent déjà à une version deux qui aura de nouvelles fonctionnalités !

Et vous ? Qu’en pensez-vous ? Utilisez-vous d’autres applications de lecture ou de lecture flash sur votre tablette ?

Calculer automatiquement l’âge d’un patient

Il y a déjà quelques temps, une amie m’a contactée avec la demande suivante : « je me trompe souvent en calculant l’âge en mois de mes patients, est-ce qu’il existe un logiciel permettant de le faire sans erreur ? »

A ma connaissance,il n’existe pas de tel logiciel sur ordinateur. Cependant il est tout à fait possible de créer une feuille de calcul permettant de le faire. J’ai donc pris mon tableur préféré et j’ai créé le document que voilà (format .xls) :

age en mois v2Vous pouvez bien entendu le télécharger, le diffuser, le modifier (il suffit d’ôter la protection de la feuille, qui sert surtout à éviter les fausses manipulations) puisqu’il est sous Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International.

En bonus, j’ai rajouté une zone permettant de calculer le retard de lecture au test de l’Alouette (Lefavrais). Attention, l’étalonnage du test n’est pas fourni dans ce document, il faut utiliser le manuel du test pour déterminer l’âge lexique du patient en mois et années.

Et pour les accrocs au smartphone ou à la tablette, sachez que l’éditeur Super Duper a créé une application gratuite pour calculer automatiquement un âge à une date donnée :

age calculatoriActu_télécharger_App_Store_icôneandroid-app-on-google-playCe billet vous a plu ? N’hésitez pas à cliquer sur le bouton J’aime, à twitter l’info, à vous abonner à la Newsletter, et/ou à me laisser un petit commentaire ici, ça fait toujours plaisir !

[Edit du 20 avril 2014] Une version 2 du document est en ligne, avec un calcul de l’âge du patient au moment du test en années et mois (et plus seulement en mois).

Utiliser l’application Bitsboard pour générer des exercices

Aujourd’hui je voulais vous présenter une application iOs qui permet de générer facilement divers exercices à visée pédagogique : Bitsboard (version Lite gratuite ou Pro à 3,59€, et elle les vaut largement) par l’éditeur Grasshopperapps.

bitsboard proPrésentation de l’application

Il s’agit d’imagiers comprenant des images auxquelles sont systématiquement associés un son et un texte. Il est possible de créer ses propres imagiers mais aussi d’en récupérer des déjà faits par d’autres utilisateurs.

La première force de l’application c’est qu’à partir d’un imagier elle est capable de générer automatiquement un peu plus d’une douzaine d’exercices. Ses autres points fort résident dans ses fonctionnalités de partage et de personnalisation.

Dans les points négatifs on retrouve une interface en anglais, et le fait de ne pas pouvoir personnaliser par joueur les items à utiliser dans chaque imagier .

Créer un imagier

Pour créer un imagier il faut aller dans les réglages puis dans « Boards » et enfin appuyer sur le petit + en haut à droite et choisir « Create New Board ».

bitsboard_1Ensuite il suffit d’entrer le nom de l’imagier, de choisir éventuellement la ou les collections dans lesquelles on souhaite l’insérer, et de cliquer sur le gros + bleu pour ajouter la première image.

Ensuite je vous conseille de commencer par taper le mot de ce que vous recherchez comme image (en anglais si rien ne se passe en français). Appuyez sur le bouton « Terminé » et une liste de propositions d’images apparaitra en haut de l’écran. Choisissez celle que vous préférez. Si aucune image ne vous convient vous pouvez aussi cliquer sur la zone d’image et choisir une image dans l’album de votre iPad, prendre une photo en direct, ou récupérer une photo sur vos comptes Facebook, Flickr, Picasa ou Dropbox.

Enregistrez ensuite le son en cliquant sur le rond rouge (puis en appuyant sur le carré rouge pour arrêter l’enregistrement). Vous pouvez réécouter l’enregistrement en appuyant sur la flèche verte.

bitsboard_2Enfin si vous voulez changer le texte vous pouvez le faire à la fin mais au lieu de valider par « Terminé », sortez de la création. Pour sortir de la création de cette image, cliquez n’importe où sur le bord de l’écran (en dehors de votre zone de travail).

Vous pouvez ensuite ajouter autant d’images que vous le souhaiter dans votre imagier en suivant la même procédure.

Jouer

Pour jouer avec votre imagier il faut cliquer sur son dossier et choisir l’activité qui vous convient :

  • Flashcards : c’est un imagier dans lequel vous pourrez voir les images ainsi que leurs mots et écouter les sons associés, image par image.
  • Explore : cette activité propose une planche avec toutes les images de votre imagier. Vous pouvez sélectionner une image en particulier pour entendre le son et voir le mot associé.
  • Photo touch : le son est joué et le patient doit sélectionner l’image correspondante.
  • True or false : une image est proposée et il faut dire si le son et le texte (qui se correspondent) vont bien avec cette image
  • bitsboard_5Memory : on peut sélectionner plusieurs joueurs pour jouer à ce mémory dans lequel on aura les images et leurs sons associés.
  • Pop quizz : une image et le son correspondant sont proposés et il faut choisir le mot écrit qui convient parmi plusieurs propositions.
  • Match up : plusieurs images et leurs sons se situent d’un côté de l’écran, et il faut les déplacer sur le mot écrit correspondant.
  • bitsboard_4Word builder : il faut remettre dans l’ordre les lettres correspondant à l’image affichée.
  • Spelling Bee : il faut écrire au clavier le mot correspondant à l’image affichée.
  • Bingo : une planche d’images est proposée et chaque joueur doit à son tour sélectionner l’image dont il entend le son. S’il se trompe il doit continuer à chercher.
  • Reader : un mot écrit est proposé et il faut choisir parmi plusieurs l’image correspondante. Le son n’est pas joué automatiquement mais est disponible à l’écoute si besoin.
  • bitsboard_3Photo hunt : une planche d’images est proposée et chaque joueur doit à son tour sélectionner l’image dont il entend le son. S’il se trompe c’est au tour du joueur suivant.

Pour chaque exercice il est possible de régler le niveau de difficulté et/ou certains paramètres en allant dans les réglages, et ceci pour chaque joueur de manière indépendante.

bitsboard_6Il est aussi possible pour chaque imagier de sélectionner seulement les items qui nous intéressent. Pour cela il faut aller dans les réglages, sélectionner « Boards », puis choisir l’imagier et appuyer sur la petite coche en haut à droite de l’écran. Sélectionnez ensuite les images voulues.

bitsboard_8Avec la version « pro » de l’application, vous avez la possibilité de gérer plusieurs joueurs. Cela peut être intéressant pour personnaliser les réglages, comme dit auparavant mais aussi car l’application fait des statistiques sur les résultats à chaque jeu. A la fin d’un tour de « photo touch » par exemple vous pourrez savoir quelles images votre patient a mal désignées… et si vous lui avez associé un nom de joueur vous pourrez comparer ses résultats d’une fois sur l’autre !

Partager des imagiers

Dans cette application il est assez facile de partager ses imagiers avec les autres utilisateurs.

Pour cela rendez-vous dans les réglages, puis dans « Boards » et choisissez l’imagier que vous souhaitez partager. Cliquer ensuite sur « share » (il faudra que vous ayez créé un compte joueur avec un nom d’utilisateur et un mot de passe pour que cela fonctionne).

Il est tout aussi simple de trouver les imagiers partagés par les autres utilisateurs. Pour cela cliquez sur « Catalog ». Allez ensuite sur l’onglet « Shared » et vous allez trouver tout un tas d’imagiers en partage gratuitement. La plupart sont en anglais mais vous pourrez toujours modifier les sons et textes associés dans le menu d’édition ensuite. Pour les télécharger, appuyez sur le petit nuage avec une flèche.

Des imagiers en français sont disponibles aussi, dans Popular Topics il faut glisser vers la gauche pour dérouler toutes les pages. A ce jour 81 imagiers en tout sont proposés dans les sous-sections french 101 et french 102.

bitsboard_10

Enfin vous pouvez faire une recherche pour un mot/un thème particulier. Par exemple si vous cherchez /tr/ vous trouverez l’imagier des mots en /tr/ que j’ai partagé avec vous (merci à Coralie, ma stagiaire, qui m’a aidée dans ce travail).

bitsboard_9Je vous encourage d’ailleurs à noter dans les commentaires de ce billet votre nom d’utilisateur dans l’application, de cette manière nous pourrons nous partager très facilement des imagiers ! Le mien est tout simplement « Lydie ».

Des usages en orthophonie ?

Pfiou, je ne vais sûrement pas pouvoir tous les nommer mais dans des usages relativement élaborées j’ai pensé à l’utiliser comme :

  • un loto sonore en enregistrant des bruits comme sons associés aux images (certains imagiers le proposant déjà sont à disposition dans le catalogue),
  • un support de compréhension syntaxique à l’oral en enregistrant des phrases complètes comme sons associés aux images,
  • un support pour de la discrimination auditive : en mettant la lettre correspondant au son dans le texte, et en choisissant l’activité « True or False » avec comme réglage  « Audio Matches Image ». [Voir ma planche partagée « discrimination auditive f/v » pour un exemple. Je rajouterai des items à l’occasion]
  • un support de compréhension de lecture en mettant des phrases complètes dans le texte au lieu d’un seul mot,
  • d’autres idées ? Partagez-les dans les commentaires !

Et sur Android ?

Pour l’instant cette application n’est pas disponible sur Android mais si vous connaissez une application similaire n’hésitez pas non plus à le dire dans les commentaires.

[Edit du 14 avril 2014] La nouvelle version de Bitsboard Pro ajoute de nouvelles fonctionnalités comme la possibilité de choisir quels imagiers proposer à quel utilisateur, quels jeux laisser en accès à quel utilisateur. il est également possible de synchroniser ses tableaux avec son compte Dropbox, ce que je conseille vivement afin de conserver une sauvegarde des imagiers que vous avez créés. Avant de faire une mise à jour vers une nouvelle version de Bitsboard il est important de faire une sauvegarde de vos tableaux personnalisés via Dropbox pour éviter de tout perdre !!

Pour plus d’informations (en anglais) rendez-vous sur le tutoriel de l’éditeur : http://bitsboard.com/getting-started

Vu sur le web – 1

Bonjour à tous,

J’espère que votre rentrée s’est bien passée et que vous avez résolu le casse-tête de votre nouvel emploi du temps !

Pour fêter la reprise je vous propose une nouvelle catégorie sur le blog : une sélection (irrégulière) de ce que j’ai vu de plus intéressant sur le web ces derniers temps. Le tout en lien avec l’orthophonie et/ou les nouvelles technologies, mais aussi l’éducation, numérique ou pas.

Bref une petite revue de presse à ma sauce.

L’orthophonie en France

Bulletin Officiel n°32 du 5 septembre 2013 : le nouveau texte régissant les études d’orthophonie (au niveau master) avec les annexes comprenant les référentiels d’activité, de compétences et de formation.

Prévention et handicap

Urgence 114, un nouveau numéro d’urgence pour personnes sourdes, malentendantes… et tous ceux qui ont des difficultés à communiquer à l’oral.

L’oralité alimentaire : une plaquette destinée aux parents d’enfants de 0 à 3 ans présentant un syndrome génétique et souffrant de difficultés à s’alimenter (issue d’un mémoire d’orthophonie).

Je communique avec mon enfant dès sa naissance : une plaquette éditée par le BIAP (Bureau International d’Audiophonologie)

Lecture

Que lisent vraiment les ados ?

Je ne sais pas quoi lire… Demandez à un bibliothécaire ! Un service des Médiathèques de Lorient avec un questionnaire interactif, et de vrais gens qui vous répondent à la fin !

Enseignement

Quand technopédagogie devient pédagogie

Des manuels de français (6ème et 4ème), libres, gratuits et téléchargeables sur le net

Dessine-moi les métiers de demain, le tour du monde en 80 métiers qui n’existent pas encore. Autant de non-mots et un support de lecture intéressant avec des ados

Nouvelles technologies

Un stylo BIC qui fait aussi stylet pour tablettes

Une nouvelle distribution des pictogrammes ARASAAC est disponible

In English

Parents are Digital Hypocrites : Adults think they’re setting limits but inadvertently teach kids to overuse gadgets.

Free Access to AAC journal articles : ISAAC international is offering these AAC journal articles as free downloads from the ISAAC Australia website.

Giving Children Non-Verbal Clues About Words Boosts Vocabularies : The clues that parents give toddlers about words can make a big difference in how deep their vocabularies are when they enter school, new research at the University of Chicago shows.

Pour finir

Enfin je voulais vous présenter le colloque « Enfants mut@ants, révolution numérique et variations de l’enfance » qui se tiendra les 17, 18 et 19 octobre 2013 à Paris.

« Trois journées innovantes et interactives pendant lesquelles l’APPEA prend le parti d’interroger les variations actuelles de l’enfance et ses mut@tions dans tous les domaines concernés. Ainsi, psychologues, philosophes, sociologues, spécialistes internationaux du numérique et de l’éducation, pédopsychiatres, pédagogues, créateurs de jeux et de programmes informatiques, responsables associatifs travailleront et réfléchiront dans une dynamique d’ouverture et de convergence intellectuelle, avec le souci constant de la réflexion psychologique, anthropologique, épistémologique et … éducative. »

J’y serai, et si vous y allez aussi n’hésitez pas à m’envoyer un petit message (via le formulaire de contact ou les réseaux sociaux) c’est toujours plus agréable d’assister à ce genre d’évènements à plusieurs pour débriefer après les conférences !