Une astuce pour mixer PECS et utilisation d’une tablette tactile

Aujourd’hui j’avais envie de vous parler de ma manière de présenter l’iPad à mes patients utilisant le PECS comme moyen de communication.

La petite histoire

Au départ, j’avais intégré dans leur classeur un pictogramme « iPad », et ils pouvaient donc faire des demandes pour utiliser la tablette. Comme nous commencions tout juste, j’avais souvent une bonne idée de l’application qu’ils avaient envie d’utiliser. Et puis le nombre d’applications se multipliant sur mon iPad, j’ai senti des périodes de frustrations, où clairement l’application que je lançais n’était pas celle que le patient souhaitait utiliser.

La deuxième étape a donc été de leur faire faire la demande de tablette avec le pictogramme ad hoc puis de leur laisser manipuler eux-même la tablette pour choisir l’application désirée. Mais cette fois-ci c’est à moi que cela ne convenait pas, le PECS n’a pas été mis en place pour qu’au final les enfants se « servent » par eux-même !

J’en suis donc arrivée à l’évidence : il faut qu’ils possèdent des pictogrammes correspondant à chaque application dans leur classeur ! J’ai donc créé un intercalaire (qui reste au cabinet) sur lequel sont placés les pictogrammes d’une vingtaine d’applications qu’ils sont susceptibles de demander.

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En pratique

L’avantage c’est qu’il n’y a pas besoin d’aller chercher bien loin pour illustrer ces applications : il suffit de reprendre leurs icônes !

Pour cela rendez-vous sur leur page dans l’app store (ou le play store, cela fonctionne aussi bien avec Android qu’iOs).

Je fais alors une capture d’écran de l’icône. En ce qui me concerne j’utilise un petit utilitaire gratuit nommé Screenshot Captor pour capturer seulement l’icône mais cela fonctionne aussi en faisant une copie d’écran avec la touche « imp écr » de votre clavier et en utilisant l’outil rogner de Paint (dites-le moi si vous avez besoin d’un tutoriel).

J’ouvre ensuite Picto Selector et j’importe les images dans une nouvelle feuille à l’aide de la fonction photo picto (voir la procédure dans ce billet).

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J’imprime, je plastifie, je découpe, j’ajoute le velcro, et tadam !

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Au passage pour fabriquer mes intercalaires j’achète de petits classeurs souples comme ceux-ci  et je découpe les couvertures. Cela me fait 2 intercalaires pour moins de 2€ alors qu’ils sont vendus 7€ l’unité sur le site de PECS France.

Voilà, j’espère que cette astuce pourra vous être utile, si vous avez aimé ce billet n’hésitez pas à le partager avec d’autres. Vous pouvez également vous inscrire à la Newsletter pour recevoir directement les nouveaux billets dans votre boîte mail.

iSéquences

Je reprends mon clavier après une assez longue absence (vous aussi vous êtes régulièrement contaminés par les rhumes de vos patients ?) pour vous parler d’une application que j’utilise régulièrement lors de mes séances de rééducation : iSéquences.

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iSÉQUENCES - Fundación Planeta ImaginarioDescription de l’application

iSéquences est une application contenant 100 séquences imagées de 3 ou 4 images.

Deux activités sont proposées pour chaque séquence : remettre les images dans l’ordre, et soit choisir entre 2 ou 3 options l’image permettant de compléter la séquence, soit choisir l’émotion ressentie par le personnage à la fin de la séquence.

Plusieurs options sont configurables :

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  • la langue utilisée dans l’application (espagnol, catalan, français ou anglais),
  • l’affichage ou non du texte correspondant aux images,
  • l’activation ou non du son correspondant aux images,
  • le type d’exercice,
  • le mode de configuration : en mode automatique on choisit uniquement pour chaque activité un niveau de difficulté, et en mode manuel on peut sélectionner exactement les séquences que l’on souhaite dans les exercices.

Les +

  • le grand choix de séquences,
  • les graphismes agréables pour les enfants,
  • la récurrence des mêmes personnages dans les séquences,
  • la facilité de manipulation,
  • la présence d’une version lite permettant de tester l’application avant de l’acheter.

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Les –

  • la lenteur dans le menu de choix des séquences,
  • le fait que la séquence une fois complétée ne puisse pas rester affichée, ce qui oblige parfois à stopper l’enfant avant qu’il ne place la dernière image,
  • le petit bip qui se déclenche quand l’enfant ne fait plus rien à l’écran après plusieurs secondes (cf. remarque précédente),
  • le texte écrit et lu qui ne concerne que le « titre » de l’histoire et pas chaque image.

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Comment je l’utilise en rééducation ?

J’utilise tout simplement cette application comme toutes les séries d’images séquentielles que je possède déjà dans mes placards, mais pour 2,69€ cela m’en fait une centaine de plus, c’est donné !

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Quelques idées :

  • langage écrit : remettre les images dans l’ordre et écrire l’histoire (on peut faire une copie d’écran des images pour les garder sous les yeux pendant l’écriture),
  • langage oral : remettre les images dans l’ordre et inventer la suite, ou alors imaginer les étapes intermédiaires,
  • autisme : utiliser l’activité permettant de déterminer l’émotion ressentie par le personnage…

Et vous ? Comment utilisez-vous ce type d’images séquentielles ? N’hésitez pas à partager vos idées dans les commentaires !!

Redimensionner une image

Faire des redimensionnements dans Word

Il y a quelques semaines, l’une de mes lectrices m’a demandé comment redimensionner une image dans Microsoft Word. En effet, elle est souvent amenée à créer des documents personnalisés pour ses patients autistes, et se retrouve avec des images surdimensionnées qu’elle a du mal à manipuler. Je lui ai donc indiqué la procédure à suivre dans une petite vidéo, qui pourra peut-être servir à d’autres donc je vous la remets ici.

En réalité son principal problème vient du fait que les images qu’elle insère dans ses documents ont une taille trop importante. Ce sont souvent des photos envoyées par email par les parents des patients, et dont on peut supposer qu’elles n’ont pas été redimensionnées. Forcément, un document Word contenant un ou plusieurs fichiers de 5Mo ça doit être lourd à manipuler.

La solution ? Redimensionner les images avant de les insérer dans le document.

Utiliser un logiciel pour faire un traitement en amont

Pour cela je vous propose d’utiliser « Image Resizer 4 « , qui est le logiciel que j’utilise pour redimensionner les images sur ce blog (sinon adieu l’affichage rapide de la page d’accueil).

Pour cela, commencez par télécharger le logiciel et lancer son installation. Cette dernière est relativement simple, mais si vous ne faites pas attention vous allez installer tout un tas de barres d’outils inutiles sur votre ordinateur (attention voir dans les commentaires si vous avez des soucis pour afficher certains sites internet après l’installation). Choisissez donc la « Custom Installation » et décochez toutes les cases.

Sur la page suivante, décochez également toutes les cases (contrairement à ce que vous montre la copie d’écran suivante).

A la fin de l’installation, il vous faudra redémarrer votre ordinateur.

Vous pourrez ensuite lancer le logiciel et l’utiliser tout de suite (un message vous est proposé à chaque démarrage de l’application, cliquez tout simplement sur « continuer »).

Ce que je vous propose, c’est de créer un profil nommé « Word » (par exemple) dans lequel vous enregistrerez toutes les caractéristiques des images que vous souhaitez utiliser ensuite dans le logiciel.

Pour cela, passez dans l’onglet « options » et cliquez sur la flèche orange en bas à gauche de la fenêtre (pour basculer en mode expert si vous n’y êtes pas déjà). Cliquez ensuite sur la petite feuille blanche pour créer un nouveau profil.

Renseignez le nom du profil.

Pour les dimensions, je vous suggère une largeur fixe de 12 cm (qui donnera une image facilement manipulable dans Word, tout en conservant une assez bonne qualité). Décochez la case à côté de la hauteur, pour que cette dernière soit calculée automatiquement.

Vous pouvez également choisir l’endroit dans lequel seront sauvegardées vos images redimensionnées. En mettant par exemple .\redim dans le champ « Destination » vos images seront enregistrées dans un sous-répertoire du dossier d’origine. Ce sous-répertoire sera nommé « redim ». Vous pouvez bien entendu choisir un autre nom mais pensez bien à laisser le .\ pour créer un sous-répertoire du dossier d’origine.

Pensez enfin à sauvegarder votre nouveau profil en cliquant sur la petite icône en forme de disquette.

Maintenant pour redimensionner des images il vous suffit de les sélectionner dans votre Explorateur Windows, et de faire un clic droit > Light Image Resizer. Le logiciel va se lancer automatiquement. Cliquez sur « Continuer », vérifiez que votre profil « Word » est bien sélectionné, cliquez sur OK, et voilà !

En moins de 30 secondes vous venez de créer des copies beaucoup plus légères de vos images d’origine.

Et vous ? Comment utiliseriez-vous une telle application dans votre quotidien d’orthophoniste ? Êtes-vous amenés à créer souvent du matériel personnalisé à partir de photos ?

Animaux en mouvements, un ebook pas comme les autres

Il y a quelques mois, l’association Signes de Sens m’a contactée pour me présenter leur premier livre numérique sur iPad : « Animaux en mouvements « , par les Éditions « Conte sur tes doigts » (gratuit).

Animaux en mouvement - Simon Houriez, Emmanuel Canica, Julie Houriez, Nathanaëlle Leschevin & Marc BourLa mission de cette association est de développer « des outils et des services pour l’accès à la culture et aux savoirs des personnes sourdes ». Animaux en mouvements s’inscrit dans ce cadre puisqu’il s’agit d’un livre numérique qui est enrichi avec des vidéos dans lesquelles on trouve aussi bien de la langue des signes que des mimes.

Voici déjà une petite vidéo pour vous donner un aperçu de l’ebook :

Le livre numérique est tiré d’un DVD déjà disponible depuis quelques temps, et appartient à une collection de plusieurs livres/DVD. Cette collection a même fait l’objet d’une étude publiée en mai 2012, qui montre l’intérêt des enfants ayant des troubles de la communication pour ce type de support.

Comment cela fonctionne ?

Deux vidéos sont proposées pour chaque animal :

  • dans la première, on peut voir le dessin de l’animal, son nom, ainsi que le signe de la LSF lui correspondant,

        

  • dans la seconde, on suit une histoire mimée racontant la vie de l’animal.

        

Les +

  • l’originalité du concept,
  • le mélange des genres entre dessins, animations graphiques et mimes,
  • l’acteur transmet son enthousiasme et donne envie de signer/mimer avec lui,
  • la démarche de validation.

Les –

  • le livre numérique semble posséder moins de contenu que le DVD (basé sur le contenu de l’ebook et la description du DVD que j’ai pu lire)
  • l’étude menée manque un peu de rigueur scientifique (et notamment de facteurs d’appréciation objectifs)

Comment je l’utilise en orthophonie ?

  • Avec des enfants présentant un retard de langage : pour stimuler la prise de parole, de la même manière qu’avec un livre classique. Je rejoints en ce sens les observations des professionnels ayant participé à l’étude : les patients auxquels j’ai présenté ce support semblaient plus intéressés par l’histoire que lorsque l’on regarde un livre « classique », mais ni plus ni moins que lorsque j’enrichis moi-même les histoires avec du français signé.
  • Avec des enfants autistes : je cherche actuellement à faire progresser un petit garçon autiste non verbal dans ses capacités d’imitation. J’utilise donc ce support (parmi d’autres bien entendu) pour attirer son attention sur les gestes, et en particulier sur les signes associés aux animaux. Pour l’instant les histoires mimées sont trop longues pour lui.

Et vous ? Comment utiliseriez-vous ce livre numérique (ou le DVD) ? Je pense que si j’avais des petits patients sourds parmi mes patients ce support serait très apprécié, je suis donc preneuse de vos expériences…

Nota : un exemplaire de ce livre numérique m’a été offert par l’éditeur mais cette critique reflète uniquement mon avis personnel. Je n’ai reçu aucune autre compensation en échange de la rédaction de cet article.

[Windows 7] Désactiver le bouton marche/arrêt de votre ordinateur

Dans mon dernier billet, je vous ai présenté l’Accès Guidé d’iOS, mais saviez-vous qu’il était également possible d’utiliser certaines options d’accessibilité similaires sous Windows 7 ?

Tout d’abord, vous pouvez désactiver les touches du clavier et/ou certains boutons de la souris en installant le logiciel Kid-Key-Lock (voir l’article sur le blog PONTT).

Mais parfois cela ne suffit pas. J’ai par exemple un patient autiste qui avait découvert que le seul bouton sur lequel il était encore possible d’appuyer était le bouton d’alimentation, et que ce dernier mettait l’ordinateur en veille (j’ai un ordinateur portable). Autant vous dire qu’il devenait difficile de travailler avec lui sur ce type de support… jusqu’à ce que je trouve comment faire en sorte que le bouton d’alimentation n’ait plus aucun effet.

Si vous souhaitez vous aussi configurer cette option, commencer par faire un clic droit sur la petite batterie dans la zone de notification et cliquez sur « options d’alimentation ».

Dans la zone de gauche de la page, cliquez sur « choisir l’action du bouton d’alimentation ».

Vous pourrez alors décider ce qui va se passer lorsque vous (ou votre patient) appuierez sur le bouton d’alimentation :

  • ne rien faire
  • mettre l’ordinateur en veille
  • mettre l’ordinateur en veille prolongée
  • éteindre l’ordinateur

Vous pouvez différencier l’action du bouton selon que vous êtes sur batterie ou sur le secteur.

De mon côté par exemple j’ai choisi l’option « ne rien faire » sur batterie, et « mettre en veille » sur secteur. Du coup lorsque je travaille avec mon patient autiste il me suffit de débrancher le câble d’alimentation, et cela désactive automatiquement mon bouton d’alimentation.

Parallèlement à cela j’ai aussi simplifié l’exercice pour mon patient, car j’avais remarqué qu’appuyer sur le bouton d’alimentation était pour lui une stratégie d’évitement lorsque la tâche était trop difficile.

En effet, lors de la séance suivante il n’a pas essayé d’appuyer sur le bouton d’alimentation, mais cela me servira sûrement à une autre occasion !

Et vous ? Vous êtes-vous déjà retrouvé confronté à un patient qui utilise des stratégies de sabotage pour éviter un exercice ? Comment réagissez-vous dans ces cas-là ? Cherchez-vous des astuces pour contrer le sabotage ou changez-vous d’activité ?

Activer et utiliser l’accès guidé dans iOs 6

Il y a plusieurs mois, Apple a présenté son nouveau système d’exploitation mobile : iOs 6. Toute la twittosphère orthophonique s’était alors emballée à l’annonce de l’une des options : le « guided access » (ou « accès guidé » en français, et oui à cette époque il y avait surtout des orthophonistes anglophones sur Twitter). En effet, cette option devait nous permettre de désactiver temporairement le bouton « home ». Mais comment cela était-il possible ?

Il y a deux semaines, la nouvelle version d’iOs est donc sortie, et elle est maintenant disponible en téléchargement gratuit pour tous (ou presque, car les heureux possesseurs d’un ipad 1 ne sont plus concernés par les mises à jour d’iOs, un bon moyen pour Apple de vous inciter au remplacement de votre appareil par un nouveau modèle 🙁 )

Activer l’accès guidé

Voici comment activer l’accès guidé une fois la mise à jour vers iOs 6 effectuée : allez dans Réglages > Général > Accessibilité > Accès Guidé. Activez l’accès guidé, et définissez un code de déverrouillage pour pouvoir en sortir : c’est tout !

Mettre en route et configurer l’accès guidé

Imaginons maintenant qui vous vouliez utiliser l’application Families 2 avec un patient. Vous ne voulez pas qu’il puisse sortir de l’application, et vous souhaitez également désactiver certains boutons (retour au menu et information).

Une fois l’application ouverte, faites un triple clic sur le bouton d’accueil, vous obtiendrez alors cet écran :

Ensuite il vous faudra entourer avec le doigt les zones à désactiver (les boutons sont automatiquement reconnus et encadrés), et cliquer sur « début » (en haut à droite). Vous pouvez aussi décider dans les options de l’accès guidé de bloquer toute interaction avec l’écran, ou encore de bloquer la rotation de l’écran).

Sachez également que la plus grande partie des boutons physiques seront automatiquement désactivés (le bouton « home », mais aussi le bouton de contrôle du volume, et l’interrupteur paramétrable à côté de lui). Pour le bouton de mise en veille vous pouvez choisir dans les paramètres du menu général si vous souhaitez qu’il soit actif ou non.

Votre patient peut maintenant faire son activité tranquillement, mais n’a plus la possibilité de ressortir du jeu à volonté. Les zones inactives de l’écran sont grisées.

Sortir de l’accès guidé

Et nous alors ? Comment fait-on pour ressortir de l’accès guidé à la fin de l’activité ?

C’est très simple : il suffit de faire à nouveau un triple clic sur le bouton « home », et de taper le code de déverrouillage que vous aviez choisi (surtout ne pas l’oublier…).

Vous vous retrouverez alors dans le menu de réglage de l’accès guidé et il ne vous restera plus qu’à cliquer sur « fin » en haut à gauche pour terminer l’accès guidé.

Bref, c’est une option qui nous simplifie bien la vie, même s’il existait déjà d’autres solutions pour empêcher l’accès au bouton « home » (voir le très bon article de Déclic Kids à ce sujet). Elle est bien entendue très utile pour tous les patients qui utilisent des applications de communication alternative et/ou augmentative…

[Edit du 26/11/2013 : si votre iPad est planté alors que l’accès guidé est en fonctionnement, ou si vous avez perdu votre code, voici la procédure :

  • maintenir appuyés simultanément le bouton marche/arrêt et le bouton home pendant une dizaine de secondes jusqu’à ce que l’iPad s’éteigne (procédure de reboot ou reset de l’iPad)
  • rallumer l’iPad
  • dès que l’écran d’accueil s’affiche appuyer une fois rapidement sur le bouton home avant que l’accès guidé ne se remette en route]

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