Quelques MOOCs à suivre

J’avais fait en 2015 un article présentant l’intérêt des MOOCs pour le développement professionnel (et personnel). Depuis, je continue à m’intéresser au sujet, et j’ai terminé un autre MOOC proposé par la plateforme FUN : « Il était une fois la littérature jeunesse », très intéressant pour comprendre les tenants et les aboutissants de cet objet culturel.

Image par Gerd Altmann de Pixabay

Plusieurs plateformes intéressantes

Pour rappel, voici quelques plateformes sur lesquelles vous pouvez trouver des MOOCs intéressants :

Une sélection actualisée

En ce début 2020, j’ai fait pour vous une petite sélection de sessions qui commencent prochainement, et qui pourraient éventuellement vous intéresser en tant qu’orthophoniste :

Personnellement je me suis inscrite à celui sur la technologie et le vieillissement, et je me laisserai bien tenter par un MOOC sur l’ingénierie pédagogique (ce n’est pas comme si j’avais un master dans le domaine 😉 ) et un autre sur le design

Et vous ? Des MOOCs que vous avez particulièrement apprécié ou qui vous font envie ?

[Edit : merci à Anne Lafay et Albane Plateau pour les trois dernières propositions de MOOCs]

Les applis Vocabulynx, parfaites en séance

Me revoilà après quelques mois d’absence pour de nouvelles critiques d’applis. Vous risquez d’ailleurs d’en avoir beaucoup ces prochains temps parce que j’ai du retard dans ce que je souhaitais vous présenter. J’espère que vous apprécierez !!

Vocabulynx, le principe

Pour commencer voici donc les applis Vocabulynx, de l’éditeur Adaptiim. Il en existe toute une collection, et elles sont disponibles à la fois pour iOs et pour Android, à un prix modique.

De mon côté j’ai testé Vocabulynx CP1, CP2 et CE1 sur iOs, et Vocabulynx Confusions (b*d) sur Android.

Le principe est à chaque fois le même : il faut retrouver l’élément unique entre les étiquettes images et les étiquettes mots présentes à l’écran (un peu comme dans le Dobble).

vocabulynx_1

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Il existe 3 modes de jeu :

  • Entrainement : on joue aussi longtemps qu’on le souhaite
  • 10 cartes : une partie dure 10 manches, et on obtient à la fin un score en nombre de points, nombre d’erreurs, pourcentage de précision et temps
  • 2 minutes : une partie dure 2 minutes, et on obtient à la fin un score en nombre de points, nombre de manches, nombre d’erreurs, et pourcentage de précision

Dans chaque mode de jeu il est par ailleurs possible de choisir son niveau comprenant au choix de 3 à 8 images. Enfin, on peut jouer en option « lecture » (celui que je viens de vous présenter) ou en option « attention » dans lequel les mots sont également écrits sur les images.

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Enfin dans Vocabulynx Confusions (b*d) [mais (m*n) existe aussi], il est possible de choisir uniquement des mots contenant l’une des deux graphies, ou de mélanger les deux.

Les +

  • les différentes applications ont des niveaux bien calibrés : graphies simples pour CP1, graphies doubles pour CP2, graphies complexes pour CE1 (et la version CE2 existe également avec des mots irréguliers),
  • les graphismes sont agréables, adaptés aussi bien aux enfants qu’aux adultes (la mention de la classe n’apparait pas une fois l’application lancée)
  • les polices utilisées sont différentes pour chaque mot,
  • il est possible de changer de niveau en cours de partie, sans avoir besoin de revenir à l’accueil de l’application,
  • l’ergonomie des applications est super : simple et bien pensée

Les –

Ce seront plutôt des suggestions d’amélioration :

  • il n’y a pas de possibilité d’exporter les résultats (avec un envoi par email par exemple),
  • on ne peut pas choisir les mots utilisés.

Comment je les utilise avec mes patients ?

J’ai utilisé ces applis avec trois types de patients :

  • des enfants dyslexiques,
  • un patient aphasique global avec lequel j’ai utilisé l’option « attention » pour qu’il fasse de la comparaison entre les mots sur les étiquettes images et les mots seuls,
  • une patiente souffrant d’une maladie d’Alzheimer avec laquelle nous avons justement travaillé sur la flexibilité grâce aux différentes graphies (et nous avons aussi travaillé sur l’évocation au passage)

Vu le prix modique (et la disponibilité aussi bien pour iOs que pour Android) on pourrait aussi imaginer conseiller ces applications aux parents pour entrainer la lecture à la maison.

Et vous ? Comment utiliseriez-vous ces applications ? Avec quels patients ?

NB : certaines de ces applications m’ont été offertes par l’éditeur, mais cette critique ne reflète que mon avis objectif.

Annoter des .pdf sur tablette

Lorsque la première tablette tactile est sortie, l’iPad 1, j’ai tout de suite imaginé les usages possibles en rééducation orthophonique. Le premier d’entre eux était l’affichage et la manipulation de fichiers au format .pdf.

Je vous ai déjà montré il y a quelque temps comment je procédais pour afficher sur l’iPad des .pdf stockés dans Dropbox. Cependant, dans mon imaginaire, j’aurais été à même de limiter grandement toutes mes impressions de fiches au cabinet. Pour cela, il me fallait une application permettant d’efficacement annoter des .pdf et de les sauvegarder sur mon ordinateur.

C’est chose faite depuis que j’utilise neu.Annotate+ PDF (1,79€), une application découverte via le blog d’un orthophoniste américain. Cette application permet d’annoter des .pdf sur la tablette, en y ajoutant du texte manuscrit, du texte saisi au clavier, en entourant, surlignant ou coloriant des items, et enfin en insérant des éléments graphiques (photo de l’album ou tampons préenregistrés dans l’application).

neu.Annotate+ PDF - neu.Pen LLCLes +

  • la synchronisation avec Dropbox
  • la facilité d’utilisation
  • la possibilité de dupliquer des documents, et de les renommer avant de les sauvegarder

Les –

  • actuellement j’ai un bug à l’utilisation de la gomme qui fait systématiquement planter l’application

Comment je m’en sers en rééducation ?

Désormais, il m’arrive de ne plus imprimer de fiches d’exercices à l’intention de mes patients. Je leur propose ces dernières directement sur la tablette.

Par exemple, lorsque j’utilise l’excellent matériel « Irréguliers en texte » créé par Fany Wavreille et édité par OrthoEdition, je n’imprime plus les pages de recherche d’intrus. Je transfère ces dernières sur la tablette via Dropbox et les patients entourent directement les intrus à l’écran. Ceci me permet de garder un support de lecture horizontal, mais de ne pas avoir à « gâcher » plusieurs feuilles de papier par séance.
De la même manière, je trouve que le texte est écrit en trop petits caractères dans l’exercice de séparation des mots. Sur la tablette, le problème est résolu en zoomant un peu.

Si je le souhaite, je peux ensuite garder une trace des productions de mes patients en retransférant le document sous un autre nom dans Dropbox. Attention, je considère que ces derniers ne sont pas des documents « confidentiels » dans le sens où ils ne contiennent pas d’informations nominatives sur le patient au moment où ils transitent par le service en ligne. Je me contente d’utiliser le prénom et l’initiale du nom du patient, et je sauvegarde ensuite les documents en local dans mes dossiers patients.

J’utilise également cette application pour tous les jeux de mots cachés, car il est très simple de zoomer, dézoomer, et surligner les mots trouvés.

Parmi les autres usages, je me sers de cette application pour annoter ou surligner des passages importants/intéressants dans les articles scientifiques que je lis.

Enfin, j’ai utilisé cette application lors d’une conférence pour prendre des notes sur les documents numériques fournis au préalable.

Au final neu.Annotate+ PDF fait partie de ces applications « couteau suisse » dont je ne pourrais plus me passer dans mon quotidien d’orthophoniste.

Je pense d’ailleurs qu’il existerait de nombreux autres usages que ceux que je viens de citer. Laissez libre cours à votre imagination dans les commentaires, je suis certaine que vous ne manquerez pas d’idées !

Nota : pour les utilisateurs de tablettes Android, on me dit à l’oreille que l’application ezPDF Reader fait très bien l’affaire.

Question Sleuth, le détective

La petite histoire

Il y a quelques temps j’ai été contactée par Zorten Softwares, une société qui développe des applications pour orthophonistes. En effet, ils recherchaient des testeurs pour l’une de leurs applications : Question Sleuth (1,59€) que l’on pourrait traduire par « Le détective ».

Question Sleuth - Zorten Software, LLCJ’ai accepté bien volontiers, ravie de voir à quoi pouvait bien ressembler les dessous de la création d’une application. Et bien je peux vous dire qu’ils n’ont pas chômé, nous avons reçu plus d’une dizaine de versions à tester en deux semaines. Tous les petits bugs que j’avais pu remarquer sur les premières versions ont été corrigés sur les versions ultérieures, et de nombreuses améliorations ont été implémentées.

Bref, tout ça pour dire que je suis bien contente d’avoir pu donner mon avis sur la création d’une application, mais aussi que cet avis ait été pris en compte (en passant, lorsque quelque chose vous dérange dans une application ou que vous avez des idées d’améliorations n’hésitez pas à contacter les développeurs, ils sont en général enchantés d’avoir des retours et bien souvent corrigent le bug ou ajoutent la fonctionnalité rapidement).

L’application

Le jeu proposé dans cette application se joue à deux : le premier joueur cache une étoile derrière un jeton, et le second joueur doit lui poser des questions pour deviner sous quel jeton est caché l’étoile.

Le jeu est livré avec 120 jetons, répartis en 10 catégories : cuisine, animaux, plage, vêtements, aliments, instruments, fête, sports, jouets et moyens de transports. Il est possible de sélectionner les jetons à utiliser un par un, ou catégorie par catégorie.

De plus il est facile de créer soi-même de nouvelles catégories et de nouveaux jetons, soit en utilisant une photo de l’album, soit en prenant une nouvelle photo, soit en cherchant dans un moteur de recherche (connexion internet nécessaire pour cette dernière option). A noter qu’il est possible de sauvegarder ou d’importer des catégories de jetons via Dropbox.

Une fois les catégories sélectionnées on choisit le nombre de jetons que l’on souhaite utiliser, et le jeu peut commencer.

Le premier joueur doit faire glisser l’étoile sur l’un de jetons et cliquer sur « done ». Puis le second joueur commence à poser ses questions.

Pour éliminer des jetons il lui suffit soit de les glisser dans la boite « toys » en haut à droite de l’écran, soit de cliquer dessus (pour faire vaciller le ou les jetons concernés) puis de cliquer sur la boîte.

S’il pense avoir trouvé l’étoile alors il clique sur le jeton pour le faire vaciller puis il clique sur le petit point d’interrogation en haut à droite de l’écran.

Il existe aussi un mode « open play » dans lequel on ne cache pas d’étoile mais où l’on peut tout simplement jouer à déplacer les jetons (pour les classer par exemple).

Les +

  • la personnalisation des catégories avec nos propres images
  • l’import/export via Dropbox
  • la simplicité d’utilisation
  • l’universalité, même si l’application a été développée en anglais il n’y a pas de voix et très peu de texte, elle est donc totalement utilisable en français.

Les –

  • l’écran d’accueil, très orienté « enfants »
  • les sons, mais il existe des boutons pour les désactiver (et je coupe très souvent le son de l’ipad dans tous les cas donc cela ne me gêne pas plus que ça)

Comment je l’utilise en orthophonie ?

  • pour travailler le lexique et en particulier la catégorisation (ex : est-ce que c’est un animal ? un animal marin ?…)

  • pour travailler sur d’autres traits sémantiques comme l’usage, les parties d’un objet (ex : est-ce que l’on peut jouer avec ? est-ce qu’il possède un manche ?)

  • pour travailler sur l’articulation (ex : en créant une nouvelle catégorie ne contenant que des mots en /ch/)
  • avec des enfants comme des adultes (pour ces derniers penser à créer des catégories à partir de photos et à lancer l’application hors de leur vue)

Et vous ? Comment l’utiliseriez-vous ? Dans quel objectif et avec quels patients ?

Nota : un exemplaire de cette application m’a été offert par l’éditeur en remerciement de ma participation à la phase de test, mais cette critique reflète uniquement mon avis personnel. Je n’ai reçu aucune autre compensation en échange de la rédaction de cet article.

Lexico Sounds

Les outils numériques sont parfaits pour travailler tout ce qui est reconnaissance des sons. Il existait déjà plusieurs logiciels, en particulier chez les éditeurs professionnels qui nous permettaient de travailler facilement dans ce domaine.

Aujourd’hui je voulais donc vous proposer une version sur l’iPad, nommée Lexico Sounds (application gratuite, achat in-app 1,59€).

Sound Puzzle - identify the sounds of animals, instruments, cars & vehicles, nature & more - Pappy GmbHAlors ne soyez pas surpris, il s’agit ici d’une application iPhone, mais pour une fois je trouve que l’on ne perd pas trop en qualité d’image en passant sur l’iPad (nécessité de cliquer sur le petit cercle (2x) en bas à droite de l’écran), et une fois cette démarche effectuée on oublie même que le jeu n’a pas été développé spécifiquement pour ce format.

Le principe

Sur chaque écran sont présentes 9 photos. Un son est joué par la tablette, et il s’agit de glisser-déposer l’image du haut-parleur sur la photo de l’objet, l’animal ou la personne qui produit ce son.

Différentes catégories et sous-catégories sont proposées, des classiques animaux aux objets du quotidiens, en passant par les phénomènes naturels (pluie, orage, vagues, crépitement de feu), les instruments de musique ou encore des bruits de foule (à la plage, dans un stade, dans un restaurant…).

Les +

  • le nombre de sons intégrés : 20 planches, soit 180 sons en tout.
  • la qualité des sons et des photographies
  • l’originalité de certaines catégories comme les bruits de foule, les différents bruits de pas… qui permettent vraiment de jouer sur tous les niveaux de discrimination auditive,
  • l’utilisation de photographies et non pas de dessins, ce qui rend l’application agréable pour un travail avec des enfants comme des adultes

Les –

  • le fait de glisser-déposer l’image du haut-parleur sur la photo de l’objet correspondant. Ça aurait été tellement plus simple de juste cliquer sur la bonne photo (et c’est ce que font les patients spontanément).
  • si le patient retourne par mégarde dans le sous-menu en cours de partie il doit recommencer la partie

Comment je l’utilise en rééducation ?

  • Pour travailler la discrimination auditive, de la plus « grossière » à la plus fine,
  • Pour travailler sur le lexique et la sémantique (ex : pourquoi avoir choisi telle ou telle photo dans cette sous-catégorie, est-ce qu’on aurait pu la mettre dans cette sous-catégorie, pourquoi ? Qu’est-ce qu’on aurait pu mettre d’autre ?…)
  • Cela peut-être une bonne amorce de séance avec un adulte souffrant d’une DTA par exemple. On essaye de reconnaitre les sons dans l’application puis on enchaine sur les sons de chez lui (si on est à domicile)
  • Avec des patients autistes je pense que la planche des émotions doit être très intéressante (ceux que j’ai en rééducation sont trop jeunes pour que j’aie pu le tester).

Au final c’est une application que j’ai découverte il y a quelques semaines seulement et qui est déjà devenue un incontournable sur ma tablette.

Et vous ? Avec quels types de patients l’utiliseriez-vous ? Connaissez-vous d’autres applications faisant appel à la discrimination auditive (iOs ou Android) ?

 

Ephéméride à imprimer

Le mois dernier j’ai fabriqué un éphéméride pour l’une de mes patientes atteinte de la maladie d’Alzheimer. En effet, elle commence à être désorientée dans le temps et sa belle-fille, qui habite avec elle, m’a demandé pourquoi elle ne savait jamais la date du jour, alors qu’elle regardait le journal quotidiennement.
Je lui ai donc proposé d’utiliser un éphéméride, sur lequel la date sera plus facilement lisible que dans un petit coin du journal (sans compter le fait d’être actif pour effectuer la mise à jour de cet éphéméride chaque matin).

La phase de création

J’avais déjà en tête le type d’éphéméride qui pourrait convenir à cette dame, et je me suis dit que je pouvais très bien le fabriquer moi-même, dans Inkscape.
En effet, je voulais quelque chose de relativement neutre, avec des codes couleurs pour les jours de la semaine, les numéros des jours, les mois et les années. Je voulais également que la police soit bien lisible, la plus large possible par rapport à la place disponible.

Si vous êtes intéressé par cet éphéméride, vous pouvez le télécharger au format .pdf (Licence: CC (BY-NC-SA)) en cliquant sur l’image. Il suffit ensuite de l’imprimer, de plastifier les 3 pages, et de découper l’ensemble des petites étiquettes des pages 2 et 3. En ce qui me concerne j’ai gardé la page du support au format A4..
J’ai ensuite fixé du velcro autocollant sur le support (dans les cases de couleur) et derrière chacune des étiquettes.

Comment je m’en sers avec ma patiente ?

Nous commençons toujours par trier les étiquettes par couleur. Ensuite, je lui demande de sérier les étiquettes des jours de la semaine. Nous choisissons celle qui correspond à la date du jour, et nous la plaçons sur la feuille du support de l’éphéméride. Nous faisons ensuite de même pour les numéros des jours, les mois, et les années.

Parfois nous faisons un classement décroissant pour les numéros des jours et d’autres fois nous essayons de compter de deux en deux ou de trois en trois.

Il m’arrive également de mettre sur la feuille du support la date de la veille, et de demander à ma patiente de préparer directement les bonnes étiquettes correspondant à la date du jour. Dans l’idéal, c’est ce que j’aurais aimé qu’elle fasse quotidiennement chez elle avec l’aide de sa belle-fille. Mais malheureusement, malgré mes encouragements et la demande initiale qui provenait justement de son entourage, je n’ai pas l’impression que ce soit le cas.

Et vous ? Comment utiliseriez-vous un tel matériel ? Seriez-vous intéressé par les fichiers .svg (format Inkscape) afin de pouvoir modifier cet éphéméride comme vous le souhaitez ? (couleurs, police…)